MUGERAUER, Robert, 1988 : Derrida and Beyond, in Buildings and reality : Architecture in the Age of Information, Center 4, pp66-75.

JUSTET François

 

MUGERAUER, Robert, 1988 : Derrida and Beyond, in Buildings and reality : Architecture in the Age of Information, Center 4, pp66-75.

 

ROBERT MUGERAUER présente dans ce texte les idées de JACQUES DERRIDA (1930-2004), philosophe français qui initia et développa la méthode (ou ” concept “) de déconstruction.

 

Cet essai est le support de la résistance du manque de réalité objective de la position déconstructiviste. MUGERAUER situe Derrida dans la continuité du travail de FRÉDÉRIC NIETZSCHE, c’est-à-dire un travail rejetant toutes valeurs intellectuelles ou morales : la dévaluation et l’annuellement subjectif et nihiliste de ce qui était traditionnellement comme une vérité dans la réalité. Il souligne tout de même le fait que selon DERRIDA, il n’y a pas de recherche de vérité dans l’interprétation.

 

Dans le réel architectural, se déplacer devrait prendre la forme d’une inversion entre la domination culturelle et l’architecture même si cependant, il est dit implicitement que l’univers de la construction doit représenter la culture. Le fait de ” déplacer ” à pour but de désarçonner les dominantes culturelles et déconstruire la métaphysique occidentale. Cela implique une vérification de la continuité entre des opposés, et de trouver l’articulation binaire de certains concepts : nature/culture, parole/écriture, réalité/apparence et présence/absence.

 

Derrida et les autres architectes présentés dans ce texte suggèrent la volonté de se déplacer au-delà de la présentation et de la représentation de quoi que se soit. Cependant, MUGERAUER émet son désaccord trouvant cette accentuation de l’orientation du processus proposé inadéquat.

 

Selon l’auteur, nous pouvons supposer que les bâtiments eux-mêmes s’opposent, dialoguent, racontent, ont un sens et incarnent quelque chose.

 

Derrida dévalorise le langage écrit, le définissant comme source potentielle d’erreur ; la seule source de vérité étant la voix.

 

Il met en avant le fait que la déconstruction serait une stratégie situationniste. L’illusion du “ faux confort ” de ce qui apparaît comme établi et invariable devrait mener a une scrupuleuse honnêteté face à la situation. Nous devons nous libérer. Il appelle déconstruction la technique de libération qui a pour but de montrer la nature fictive de ces constructions qui tendent à transcender et réguler. Pour être libre, nous aurions besoin de déconstruire la relation entre l’environnement bâti et la culture.

 

Cependant, le travail de DÉCONSTRUCTION assume le fait de ne jamais se libérer de ce qui la discrédite. Elle travaille à même les concepts et cherche à déplacer les oppositions sans forcement les anéantir.

 

MUGERAUER, Robert, 1988 : Derrida and Beyond, in Buildings and reality : Architecture in the Age of Information, Center 4, pp66-75.