GREGOTTI, Vittorio, 1985 : Territory and architecture, in Architectural Design Profile 59 no.5-6, pp28-34.

GRANOUX Romain

 

GREGOTTI, Vittorio, 1985 : Territory and architecture, in Architectural Design Profile 59 no.5-6, pp28-34.

 

L’école de VENISE.

 

VITTORIO GREGOTTI, architecte italien né en 1927. C’est par le biais de sa fonction d’éditeur en chef de revues spécialisées, qu’il est à l’origine de plusieurs critiques du Mouvement Moderne. Accompagné dans sa réflexion par MANFREDO TAFURI et ALDO ROSSI, ils sont tous les trois associés à l’ECOLE DE VENISE. Celle-ci accueille des néo-rationalistes et des néo-Marxistes, dont l’intérêt commun porte sur le rôle social fondamental de l’architecture.

 

Les néo-rationalistes italiens tentent de redéfinir les fondations théoriques de la conception architecturale et de développer une méthode logique de conception. A ces points, V. GREGOTTI ajoute une idée importante, à savoir : la place et le genius loci ; créer une architecture du contexte, en révélant la nature par la modification et l’utilisation du paysage. Cette modification se concrétise par une organisation géométrique de la nature, son idéalisation en quelques sortes.

 

D’après l’auteur, les interventions formelles révèlent la vraie poétique du site, paysage et nature étant un ensemble de ” choses ” géographiques et historiques. L’environnement, ainsi composé des traces de sa propre histoire, suggérerait la stratégie à suivre pour concevoir le projet. La spécificité de la réponse donnée au projet est donc très liée aux différences de situation, contexte, environnement.

 

L’environnement n’est effectivement pas un système dans lequel l’architecture est dissoute, mais bien un matériau porteur de sens pour le projet d’architecture. Il s’agit donc de voir l’architecture comme système de relations, de distances, d’intervalles plutôt que d’objets isolés : ” l’espace est composé de différences et discontinuités considérées comme atouts et expériences”.

 

Les modifications et interventions architecturales mettent en évidence un ensemble préexistant dont le changement d’une partie implique une transformation de l’ensemble. D’après le texte, la modification est rattachée à l’idée de mesure, de géométrie et d’espace réglé, même si pour l’auteur il s’agit, de manière générale, de toute transformation qui fait d’un lieu une architecture.

 

Il y a deux façons de se placer dans le contexte :

 

1. Imitation, assimilation organique, complexité visible / CONNECTER, COMPLÉTER

 

2. Utilisation des mesures, distances, alignements / RÉGLER

 

Dans le premier, la difficulté réside dans la réalisation du miroir de la réalité, de venir en complément, d’épouser le site. Dans le second, le problème est de créer le double, la répétition (adaptée au décalage sur le site). De manière générale, le principe fonctionne sur l’équilibre entre l’accord avec le paysage et le caractère réglé. Le projet amène une interaction entre un système morphologique et fonctionnel.

 

V. GREGOTTI a porté sa réflexion sur des projets à grande échelle, comme par exemple l’UNIVERSITÉ DE CALABRIA dont il se sert pour illustrer ses propos.

 

La démarche de V. GREGOTTI se résume ainsi : reconnaître l’ensemble du réseau relationnel dans lequel s’insère l’intervention architecturale.

 

Cette démarche générale semble donc judicieuse en ce qui concerne l’implantation et le rapport contextuel puis formel entretenu avec le site du projet. Cependant, la seconde méthode d’application d’un système réglé modifiant l’espace semble exclure toute proposition d’architecture organique, charnel ou aléatoire.

 

GREGOTTI, Vittorio, 1985 : Territory and architecture, in Architectural Design Profile 59 no.5-6, pp28-34.

 

GREGOTTI, Vittorio, 1993 : Architecture, Environment, Nature, in OCKMAN, Joan, 1993 : Architecture Culture, NEW YORK, éditions RIZZOLI.