EISENMAN, Peter, 1987 : Architecture and the problem of the rhetorical figure, in Architecture and Urbanism no.202, pp16-22.

BERTHOMMIER Frédéric

 

EISENMAN, Peter, 1987 : Architecture and the problem of the rhetorical figure, in Architecture and Urbanism no.202, pp16-22.

 

Le texte débute par un texte de S. FREUD concernant ROME: et si ROME n’était qu’une entité physique à part entière, où tout ce qui serait créer périrait et où toutes les évolutions passées seraient intégrées à la dernières de celles-ci?

 

Le texte se place donc clairement dans une approche psychanalytique de la ville, considére comme un tout indépendant, une entité vivante. D’ailleurs, l’architecture comporte une dimension physique indéniable, parce qu’elle est composée de briques et de mortiers, et fait donc appel a une vérité de la réalité dans un “monde surréel ou la vérité est un objet dirigé et développé par des comités, produites par les écrivains, et vendue par les média-orateur“.

 

Mais, contrairement à l’opinion populaire, l’architecture n’est pas définie par la condition quo du logement et se doit de se remettre en question dans sa valeur existentielle.

 

Tout comme dans le texte d’ALAN COLQUHOUN précédemment résumé, EISENMAN propose une vision d’une architecture autonome, qui intègre les traditions et les valeurs culturelles, sociales, techniques de la société dans laquelle elle opère.

 

Ainsi, l’architecture n’a plus besoin d’éléments signifiants tels que chapiteaux, frontons parce que la poutre et le poteau qu’ils surmontent sont eux-mêmes des signes. EISENMAN conçoit le site comme un manuscrit sur lequel est inscrit des traces visibles d’anciens textes, ou le poteau et la poutre deviennent lettres, l’ensemble poutre-poteau-enveloppe (mur) s’assemble en mot et le bâti forme une phrase.

 

P.EISENMAN cite J.DERRIDA dans son évocation du “langage supprimant l’esthétique en faveur de la rhétorique“. Il explique ensuite que cette définition va à l’encontre de l’architecture actuelle (1987). Étant donné qu’il écrit sur le site, il veut tendre à inversé cette tendance; la présence de l’objet est dominée par l’esthétique. Rendre un mur transparent permet de créer sa propre absence. C’est à dire qu’il est présent physiquement mais absent dans sa signification. Ce terme de l’absence est induit par le langage et la littérature, la rhétorique. Pour reprendre un exemple du texte, le mot “chat” est un signe linguistique absent. On ne décode pas le mot en lettres (c-h-a-t) mais il réfère à une figure représentative d’un animal à quatre pattes. Le mot n’a pas de valeur matérielle et se constitue dans son absence (du chat). A l’inverse, les vers poétiques tendent à “rendre opaques” les mots, en jouant sur leur matérialité et leur relation directe avec leur signifiant.

 

Mais ce qui est le plus intéressant dans ce texte est l’amorce des diagrammes constructifs qu’EISENMAN utilise pour définir ses projets. Sur un axe défini par une trace du site, la perception en un point de tous les éléments de la progression sur l’axe, comptabilisé en échelle et en distance disjoint la relation entre le temps et l’espace (cf carte SNCF des temps de trajet/distance). Dans ce sens, en concédant que le temps et l’espace sont liés tout comme la forme et la figure, l’espace devient indépendant du temps et de la forme. Ainsi, les éléments temps, espace, lieu, forme et figure sont liés dans un système dépourvu de représentation symbolique.

 

Malgré la difficulté d’expliquer ce principes sans images, dessins ou diagrammes, EISENMAN conclut son texte sur une relativisation de ses écrits qu’il sera bon d’utiliser comme conclusion.

 

Ce texte réprimant est une fiction qui reconnaît sa propre condition fictive. Dans ce sens, il commence à reconnaître la qualité fictionnelle de la réalité et la réelle qualité de la fiction.

 

EISENMAN, Peter, 1987 : Architecture and the problem of the rhetorical figure, in Architecture and Urbanism no.202, pp16-22.