KOOLHAAS, Rem, 2003 : Content, Editions AMOMA.

ANNEZO Guillaume

 

KOOLHAAS, Rem, 2003 : Content, Editions AMOMA.

 

Commençons par l’aspect du livre, la couverture tout d’abord : un collage un peu brouillon représentant Saddam HUSSEIN en RAMBO, Georges BUSH avec un chapeau frite type mac do où est inscrit un ” freedom ” comme marque de fast food, portant un CHRIST crucifié avec la panoplie du parfait terroriste treillis non compris, Kim JONG-IL en TERMINATOR sur fond du ” L ” shaped high-rise towers avec plusieurs slogans dont le plus gros: ” perverse architecture ” soit architecture pervertie annonce la couleur d’un livre atypique. C’est un petit format sursaturé mélangeant article et publicité, imprimé sur papier journal au contenu complètement incohérent au premier abord.

 

C’est sur cette aspect que se pose la première question: que peut on définir comme livre et surtout comme livre d’architecture?

 

Poursuivons avec le contenu, dont la cohérence se fait par le bandeau rouge disant ” allez l’Est ” qui montre le réel fil conducteur de ce livre.

 

Les sujet sont traités en fonction de leur proximité géographique dans le sens Ouest Est. C’est ainsi que nous commençons à SAN FRANCISCO pour finir à TOKYO.

 

Le livre est un mélange de collages plus ou moins confus de photos et de publicités. Des collage d’une symbolique forte comme en témoigne la couverture, qui utilise la culture du lieu ou se qu’il représente: on peut y voir un immeuble japonais traversé d’un KATANA et se vidant de son sang, un bombardier semant derrière lui des bâtiment comme des bombes. Des personnalités y sont incrustées comme Jacques CHIRAC, Gérard SCHRÖDER, ou d’autres stars. Des détournements de marques comme le M de MAC DONALD retourné pour donner le ” E ” de EUROPE. Différentes abréviations connues comme le E de EUROS, le S de DOLLARS, le Y de YENS.

 

Ce sont ces collages un peu chaotique qui confèrent au livre son caractère très 21ème siècle et qui le définit comme ” produit ” du moment. Le fait qu’il aborde les stigmates de la mondialisation et de la loi du marché, fruit d’un libéralisme sauvage qui bouleverse et change sans cesse le mode de vie contemporain. De cette instabilité en sort une sensation de brutalité, immédiateté et d’informalité, l’instabilité comme nouvelle source de liberté.

 

Mais c’est cette instabilité qui lui confère une certaine fragilité, le rend éphémère, quasiment obsolète.

 

Ce livre est le compte rendu de sept ans de travail sur la thématique architecture/mondialisation, illustrant ce rapport ambiguë. La question est: l’architecture peut elle représenter la confusion qui règne entre une société de spiritueux et un studio de cinéma, entre un géant de la musique et une société d’Internet? Est-ce une critique du travail de création de l’architecte dans ce monde fluctuant dicté par la mondialisation ou la constatation d’une évidence? A en juger par les exemples que j’ai pu voir, c’est un mélange de ces deux notions à l’image du livre: chaotique. La couverture en fait foi, les trois personnages sont une critique aiguisée de la situation mondiale (qui a changé depuis) mais l’arrière plan montre un de ses bâtiments. Il est l’Homme qui critique et l’Homme critiqué.

 

Pour conclure j’utiliserai une citation de Rem KOOLHAAS qui dit: ” l’Architecture est un amalgame entre la connaissance antique et la pratique contemporaine, une façon maladroite de regarder le monde et un moyen inadéquat de le faire fonctionner “.

 

KOOLHAAS, Rem, 2003 : Content, Editions AMOMA.