MATTHU, Roland, 2000 : Œuvre et lieu, in Architecture et musée, Éditions LA RENAISSANCE DU LIVRE, p209.
BELLAMY Laura
MATTHU, Roland, 2000 : Œuvre et lieu, in Architecture et musée, Éditions LA RENAISSANCE DU LIVRE, p209.
Ce texte a été élaboré par Roland MATTHU dans le cadre d’un colloque autour du thème Architecture et Musées. L’auteur est architecte et professeur à l’institut supérieur d’architecture de ST Luc à BRUXELLES. Le colloque fait écho au constat de Yves ROBERT “l’abscence en Belgique d’une architecture muséale pertinente“.
On est amené à s’interroger sur la position du musée de nos jours.
Comment?
Qu’est ce qu’une architecture muséale de qualité?
Quelles sont les voies à suivre ?
Comment s’adapter, créer un dialogue entre le public et les oeuvres réalisées sur des supports très différents?
Comment faire?
On s’intéresse à deux architectures muséales présentant des espaces différents.
SCARPA fige des ambiances propres à chaque oeuvres, tandis que PIANO offre un local type usine; on s’adapte au lieux. Les réponses varient selon le lieux, le programme, et les circonstances.
Ces paramètres nous amènent à réfléchir sur la raison d’être du musée aujourd’hui et sur la symbolique qu’on lui attache.
Lors de la création d’un musée, on va choisir de privilégier le rapport du musée à l’oeuvre ou l’identité de l’édifice. Ce rapport constitue une réponse aux problématiques soutenues : espace pour des produits ou lieux pour des oeuvres.
En outre, la finalité du musée n’est pas seulement de conserver des oeuvres, on doit prendre le partie de présenter les oeuvres comme sujet de contemplation ou comme témoin de l’histoire.
La proximité que donne le musée avec les oeuvres en fait un lieux nécessaire pour transmettre l’intégralité des pensées de l’artiste qui expose. Au contraire, les CD, et autres supports contemporains numériques ne permettent pas d’appréhender les oeuvres que par leur représentation C’est l’objet de la critique de MAGRITTE, matérialisé par un tableau représentant une pipe et accompagné du texte “ceci n’est pas une pipe“. La raison d’être du musée n’est pas de représenter mais de présenter l’oeuvre elle même.
On peut considérer le musée comme un sanctuaire, c’est la cas de SCARPA, MATTHU lui oppose une conception du musée opposée : celle d’un espace modulable, évolutif, flexible et non définie associé par exemple aux cimaises modulaires. PIANO place l’architecture de BEAUBOURG comme voulant créer une rupture contre la culture élitiste.
On ne magnifie pas les oeuvres, on les pose et elles se justifient d’elles même.
Selon Walter BENJAMIN, “l’oeuvre demande un environnement fonction d’elle même“. Le parti choisit par l’architecte dépend de sa sensibilité aux oeuvres, mais il doit aussi offrir un lieux à un public. La dimension humaine constitue un élément déterminant dans la conception d’un édifice.
Ce texte nous propose un questionnement, il ne prétend pas défendre une idée.
MATTHU, Roland, 2000 : Œuvre et lieu, in Architecture et musée, Éditions LA RENAISSANCE DU LIVRE, p209.
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