LIBERO, Andreotti, et COSTA, Xavier, 1996 : Situationists: Art, Politics, Urbanism, BARCELONE, ACTAR.

TORRES Florent

 

LIBERO, Andreotti, et COSTA, Xavier, 1996 : Situationists: Art, Politics, Urbanism, BARCELONE, ACTAR.

 

L’International Situationniste (IS) est un mouvement principalement européen, ambitieux et influant, dont les réflexions sur l’art, la spontanéité ou la ville ont assuré un important rôle dans l’art et la politique , bien qu’il ai été largement caché. L’artiste DEBORD est le fondateur et chef de file de l’IS. Le mouvement est fondé en 1957 durant une conférence qui voit fusionner le Mouvement International Pour Un BAUHAUS IMAGINISTE d’Asger JORN et l’INTERNATIONAL LETTRISTE de DEBORD.

 

Les Situationnistes conçoivent la ville comme un site de mouvement nomade et de désorientation comportementale notamment à travers la discipline de psychogéographie. Il s’agit de redéfinir une cartographie de la ville, basée sur les situations qu’elle offre au cours d’une déambulation active ou DÉRIVE (voir ” Naked City ” de DEBORD), les effets qu’un environnement organisé ou non a sur les émotions et les comportements des individus. La dérive consiste à chercher ces unités d’ambiance, à l’inverse d’un cheminement A vers B.

 

Une autre pratique des SITUATIONNISTES est le Détournement, l’appropriation et la réorganisation d’éléments pré existants, elle implique un processus de de-contextualisation et de re-contextualisation. Un exemple de détournement urbain est Mai 68 durant lesquels événements les situationniste occupèrent des positions fortes au coté des étudiants par le biais d’affiches ou de tracts.

 

Le but le plus large de l’IS est de changer le monde à travers un urbanisme qui transformerait des conceptions traditionnelles du temps et de l’espace. Le résultat des études de la Dérive sont que l’urbanisme correspondant à l’homme contemporain, l’homo ludens, doit être un espace dynamique, ou la continuelle création et re-création des modes de comportement requiert des construction et reconstructions sans cesse des caractéristiques spatiales.

 

Pour DEBORD, un des symptômes des plus pathologiques de l’idéologie contemporaine est la théorie fonctionnaliste de l’architecture. En opposition à cela l’IS appelle à des environnements fonctionnels et fascinants: la création de différentes situations, la transformation ludique de l’espace quotidien. Voila ce que serait l’urbanisme unifié. L’unité la plus basique de l’urbanisme unifié n’est plus la maison, mais le ” complexe architectural qui est la combinaison de tout les facteurs qui font une ambiance ou une série d’ambiance au niveau de la situation construite“.

 

Un tel urbanisme serait un urbanisme voulu spécifique à la pratique de la dérive. Dès lors un parti émerge au sein de l’IS: il tendrait à éviter toute fixité urbaine, c’est une vision de la ville engagée dans des transformations temporelles et physiques permanentes, une sorte de métabolisme nomade, une ville engagée dans un processus de construction continue en accord avec les attentes des habitants.

 

Ces mêmes principes sont repris par Constant lors de l’élaboration de son utopie NEW BABYLON. Constant se base sur des mégastructures ou on isole la ville du monde de la nature pour que ses habitants puissent imaginer et construire la ville de leur rêve sans contraintes, pour un urbanisme qui rapproche les habitants.

 

Dans nos villes actuelles, la dérive est pratiquée, qu’il s’agisse de flânerie innocente ou bien de recherche. En cela nous sommes obligés de la prendre en compte ainsi que les notions d’ambiances lors de l’élaboration d’un projet. Pour un programme comme le notre dans un espace comme l’entrée du Polygone, on ne peut pas considérer que les flux Comédie/ Polygone et Comédie/Mairie puisque par définition ils ne mèneront pas au projet sauf si on fait le choix de s’implanter sur ces flux afin de forcer le passage par le projet. Suivant son parti il faut justement savoir susciter la dérive, le détour d’un cheminement fonctionnel pour visiter un nouvel espace dans une intention purement ludique.

 

LIBERO, Andreotti, et COSTA, Xavier, 1996 : Situationists: Art, Politics, Urbanism, BARCELONE, ACTAR.

 

DEBORD, Guy, 1952 : Hurlements en faveur de Sade (synopsis), revue Ion (Rééd. Jean-Paul Rocher, 1999).

 

DEBORD, Guy, 1957 : Rapport sur la construction des situations, Internationale lettriste.

 

DEBORD, Guy, 1967 : La Société du spectacle, Buchet-Chastel.

 

DEBORD, Guy, 1972 : La Véritable Scission dans l’Internationale – circulaire publique de l’Internationale Situationniste, avec Gianfranco SANGUINETTI, Champ libre.

 

COLLECTIF, 1970 : Internationale Situationniste, Van Gennep.