PICON, Antoine, 1998 : La ville territoire des cyborgs, Éd. de l’Imprimeur .

TESSONNIERES Hugo

 

PICON, Antoine, 1998 : La ville territoire des cyborgs, Éd. de l’Imprimeur .

 

Né en 1957, ancien élève de l’École polytechnique, ANTOINE PICON est ingénieur des Ponts et Chaussées, architecte et docteur en histoire. Chercheur associé à l’École nationale des Ponts et Chaussées et professeur d’histoire de l’architecture et des techniques à l’université d’Harvard. La ville territoire des cyborgs traite de la mutation du progrès technologique de nos jours avec en fond des exemples d’hier. Cette situation est considérée à un certain niveau telle une crise.

 

Plusieurs concepts se dégagent le long du texte, à commencer par le concept d’objet et de quasi-objets techniques.

 

Le brouillage de la notion d’objet technique constitue l’un des symptômes de cette situation de crise.

 

Depuis Aristote, les objets techniques ont souvent appréhendé par opposition aux êtres vivants.

 

Il nous parle du caractère hybride de plus en plus important des objets techniques.

 

Ex :voiture mélange mécanique et thermo dynamisme.

 

Le caractère hybride peut s’étendre aux matériaux créant ainsi des composites ou matériaux intelligents pouvant être défini comme des structures.

 

Ensuite viens l’idée de lignée c’est-à-dire de pouvoir retracer dans une certaine famille la descendance des objets. Aujourd’hui n’y a-t-il pas une difficulté de distinction entre certains objets techniques tant leur hybridité est poussée ?

 

Ce qui nous conduit au concept de concrétisation de Gilbert SIMONDON.

 

Une nouvelle machine ressemblait souvent au départ à un ouvrage de marqueterie, formé de pièces rapportées.

 

De ce concept se dégage la difficulté à créer non pas des agencements de couches entre elles mais dans la valeur technique intrinsèque des objets.

 

Le concept de système technique est mis à mal lui aussi pour des raisons simples, à savoir qu’il est compliqué de nos jours de retrouver des systèmes organisés par un cœur constitué de matériaux limités du style fer-charbon-machine.

 

L’existence de domaines techniques aux contours suffisamment nets pour que leurs interrelations puissent être présentées sous forme de graphe, c’est-à-dire comme une série d’actions et de rétroaction. Le caractère de plus en plus hybride des objets techniques paraît contraire à cette représentation.

 

De cela découle une remarque qui dit : ” un empilement de couches donne difficilement naissance à un individu ” Remarque qui illustre bien la non-concrétisation des systèmes techniques.

 

Apparaît ensuite la notion de réseaux. Les objets techniques font figure de connecteurs ou de terminaux ce qui définit de fait des réseaux. On remplace les objets par des quasi-objets qui s’assemblent auxquels il est difficile de donner une vie autonome.

 

Il dit des techniques qu’elles sont calquées exactement sur le corps social donc leur rôle d’unificateur social est inexistant et de ce fait que l’on peut voir et étudier les fractures sociales.

 

Elles en révèlent toute l’ampleur comme le ferait une radiographie ou un scanner.

 

Ce ne sont pas les robots qui génèrent le chômage mais bien les hommes.

 

Il définit alors l’arrivée du cyborg comme la mort de la technique de par une technicisation à tous les niveaux de la société. Pour PICON, la technique se dégrade pour laisser place à une nouvelle forme d’évolution et de ce fait dégage le manque d’aspect anticipatoire de la technique. Il compare les arts et métiers qui fonctionner de manière autonome dans des milieux sociaux le structurant mais il possédaient quand même un dynamisme propre.

 

Ensuite viens le concept de paysage qui à beaucoup changé et dans lequel il faut s’orienter, sans connaître vraiment ce que l’on trouvera. En effet, le paysage de la technologie contemporaine échappe aux règles du cadrage, le naturel et l’artificiel se confondent presque et la notion de fractal lui est applicable.

 

Sans cadre et sans échelles le paysage de la technologie tend à devenir un pur agencement éléments.

 

Il prend en référence les paysages post-atomiques de science-fiction qui ont contaminé certaines périphéries urbaines défavorisées.

 

Ce que nous fait remarquer PICON c’est qu’il faut savoir gérer les retombées de ce que l’homme crée. Il est fort utile d’avoir une voiture mais s’il n’y a pas de routes un problème se pose, c’est la démarcation que l’auteur fait entre infrastructures et superstructures.

 

Il met en cause les mass médias de créer un environnement virtuel mondial. Ce paysage s’organiserait donc de manière matérielle (tuyaux et câbles) et virtuelle (interfaces permettant de contrôler).

 

Il termine par remarquer un empilement des réseaux créant de nouveaux points de passages entre les réseaux et que l’on devrait partir de la ville comme référent à l’étude des techniques pour mieux comprendre un désordre apparent.

 

À la différence de la scène finale de BLADE RUNNER il n’y a plus d’ailleurs vierge…

 

Cyborg : Le cyborg est la fusion de l’être organique et de la machine. Tout d’abord créature de science-fiction, le cyborg serait, selon certains, d’ores et déjà une réalité. Une personne ayant un stimulateur cardiaque ou une hanche artificielle, par exemple, peut déjà correspondre à cette définition.

 

SCOTT, Ridley, 1982 : Blade Runner, film, USA, 117′.

 

PICON, Antoine, 1998 : La ville territoire des cyborgs, Éd. de l’Imprimeur .

 

SIMONDON, Gilbert, 1967 : Du mode d’existence des objets techniques, PARIS, Aubier, réédition 1989.

 

SIMONDON, Gilbert, 2005 : L’invention dans les techniques. Cours et conférences, (réunis par Jean-Yves CHÂTEAU), SEUIL, 2 Septembre 2005.