DELEUZE, Gille, 1971: Anti Oedipe et mille plateaux, in Les cours de Gilles Deleuze/ Anti-Œdipe et Mille-plateaux/ Cours Vincennes, 16 Novembre 1971.

ROUSTIT Vincent

 

DELEUZE, Gille, 1971: Anti Oedipe et mille plateaux, in Les cours de Gilles Deleuze/ Anti-Œdipe et Mille-plateaux/ Cours Vincennes, 16 Novembre 1971.

 

Dans “Nature des flux“, G. DELEUZE aborde la notion de flux à travers trois grandes thématiques à savoir l’économie et le capitalisme, la peinture, l’homme. Dans un premier temps, le philosophe aborde la notion de flux au niveau économique. Faisant référence à KEYNES “On peut appeler flux la valeur des quantités de biens de services ou de monnaie qui sont transmises d’un pôle a un autre“.

 

DELEUZE développe la théorie selon laquelle la notion de flux est indissociable de celle de pôle, autrement dit, les flux impliquent des codes. Pour qu’un flux soit dit économique, il est selon lui nécessaire que quelque chose passe et quelque chose d’autre soit bloqué et que quelque chose d’autre le bloque ou le fasse passer. Il existe toujours des flux d’entrée et de sortie et la notion de pôle est toujours impliquée par le mouvement (entrée et sortie) des flux. Un pôle (intercepteur de flux) peut aussi bien être une personne, un ensemble de personnes, une entreprise ou une partie d’entreprise.

 

Il avance également l’idée que la notion de flux est liée à la notion de système comptable et de fait au capitalisme qui fonctionnant à base de flux décodés repris dans un système comptable amène à dire que tous les biens arrives a un même stade de transformation matérielle ou juridique au moment ou ils arrivent constituent un même flux (flux de production, de consommation, de revenu monétaire…). On peut donc dire que les flux renvoient à des pôles, à des codes, à des stades de transformation, a des secteurs et a des stocks. Le stock étant la possession matérielle (stock de bien, stock de monnaie), le flux d’un point de vue économique c’est ce qui “coule” d’un pôle à un autre. Les flux ne sont pas saisissables autrement que par leurs codes et donc par l’opération qui les code ainsi une société dans laquelle la barrière des codes est rompue devient une société terrorisée. Lorsqu’il aborde la notion des flux dans le capitalisme, Deleuze dit des flux du capitalisme qu’ils sont décodés et que celui-ci implique un “décodage généralise des flux“.

 

Le capitalisme serait une sorte de machine à conjuguer les flux décodés. Pour ce qui est de la peinture, avant le XVème, la peinture est très codée dans les différentes écoles (“codée et surcodée“), elle l’est au niveau de la composition, de l’attitude des personnages et même de la couleur. Au XVème (environ 1450) se produit une sorte de révolution dans la peinture provoquant l’écroulement de la hiérarchie des surcodages, cela marque la fin de tous les codes, les flux de peinture deviennent flou, il n’y a plus de code pictural. “Un flux passe“. L’unité du tableau ne sera plus une unité signifiant des codes ou des surcodes mais un système d’échos de symétries, d’oppositions, de répétitions… “Il s’agit de mettre en conjonction des flux de couleurs et de traits décodés“.

 

Pour ce qui est de l’homme, DELEUZE s’intéresse dans un premier temps au fou qui est l’expression même des flux décodés (“c’est quelqu’un qui porte des flux décodés“) pour en venir à la psychanalyse (FREUD “l’interprétation des rêves“) qui selon lui voulant décoder un code en crée un nouveau (“code Œdipien“) encore plus code que tous les autres codes. Il affirme donc que “la psychanalyse se révèle de moins en moins capable de comprendre la folie car le “fou”, c’est vraiment l’homme des flux décodés“.

 

DELEUZE, Gille, 1971: Anti Oedipe et mille plateaux, in Les cours de Gilles Deleuze/ Anti-Œdipe et Mille-plateaux/ Cours Vincennes, 16 Novembre 1971.