BOURDIEU, Pierre, 1969 : Les musées d’art européen et leur public, in L’amour de l’art ,LES ÉDITIONS DE MINUIT, p161.

BOURIAT Thomas

 

BOURDIEU, Pierre, 1969 : Les musées d’art européen et leur public, in L’amour de l’art ,LES ÉDITIONS DE MINUIT, p161.

 

 

La vérité cachée du goût cultivé

 

Ce texte exprime 2 idées essentielles, 2 oppositions: l’amour de l’art ouvert à tous toujours en théorie, et en réalité son accès interdit à de nombreux individus.

 

L’ART OUVERT À TOUS :

 

L’art doit éveiller des sentiments, des sensations, arbitraires, lorsque l’on se trouve face à elle, sans aucun préjugés, ni aucune prédestination. Elle doit, par elle-même susciter des préférences naturelles. Les vrais amateurs d’art doivent percevoir l’oeuvre instinctivement, en oubliant ou niant le lien entre la culture et l’éducation.

 

L’ART SOUMIS AUX CONDITIONS D’EXISTENCE :

 

L’art n’est pas ressenti par simple hasard, elle est conditionnée par son propre contexte et par celui du spectateur.

 

En effet, l’authenticité et la sincérité du plaisir esthétique sont contrarié par des conditions d’existences, telles que : la société et ce qu’elle nous inculque, les conditions de vie humaines de chacun mais aussi une culture imposée.

 

L’art est en fait qu’une question de disposition, cultivée par une éducation et un héritage.

 

Elle n’est accessible qu’à ceux qui peuvent la pratiquer, c’est à dire qu’aux gens qui sont cultivés et qui viennent d’un milieu social favorable.

 

L’éducation familiale ou scolaire, oblige, dés le premier âge, à absorber des notions, des principes, des règles, de telle sorte qu’ils deviennent innés, naturelles, comme une seconde nature plus puissante que notre vraie perception naturelle du monde.

 

L’art, n’est donc plus une passion innée, mais il suppose un apprentissage long qui oblige une accoutumance à le pratiquer.

 

Ainsi, cette culture, qui n’est plus arbitraire, mais imposée, peut agir sans qu’on en soit conscient et nous laisse croire que nos choix sont aléatoires, libre et propre à chacun, c’est en réalité un plaisir cultivé.

 

Notre perception d’une œuvre est donc faussée, ce n’est plus son esthétique pure que l’on va percevoir mais son esthétique créer par notre goût cultivé.

 

De plus, devenue comme nature, la culture dépend aussi énormément d’un contexte social.

 

Pour acquérir cette culture semi-naturelle, il faut nécessairement être dans un milieu favorable à son développement, en particulier dans une classe sociale aisée où se pratique cette « religion ».

 

Ainsi, les personnes provenant de ces classes sociales, seront perçu comme possesseur de dons culturels innés, que les autres n’auront pas, et méritant, que les autres ne seront pas, mais tout ça bien sûr est dissimulé.

 

L’économie influe donc beaucoup sur la sélectivité des amateurs d’art.

 

En effet, c’est grâce à elle, que la culture peut se transmettre de génération en génération, comme un héritage, car sans argent on ne peut pas mettre ses enfants à l’école ou les emmener dans un musée.

 

L’ART MILIEU SÉLECTIF :

 

L’art n’est donc pas accessible à tous.

 

Les individus qui auront eu cette éducation, la culture, auront donc tous les privilèges pour se distinguer des autres et accéder dans ces lieux saints de l’art comme les musées ou les théâtres.

 

La société bourgeoise est donc celle qui profite de ces lieux d’élégance.

 

BOURDIEU, Pierre, 1969 : Les musées d’art européen et leur public, in L’amour de l’art ,LES ÉDITIONS DE MINUIT, p161.