JEUDY, Henri-Pierre, 2003 : Quand le musée fait de la ville une oeuvre , in Critique de l’esthétique urbaine, Éditions SENS&TONKA, pp 88-95.

TYSSAEN Simon

 

JEUDY, Henri-Pierre, 2003 : Quand le musée fait de la ville une oeuvre , in Critique de l’esthétique urbaine, Éditions SENS&TONKA, pp 88-95.

 

 

Henri-Pierre JEUDY traite de 3 thématiques différentes dans ce chapitre : tout d’abord il décrit comment selon lui nous percevons la ville à travers l’image, ensuite il relève 2 rapports possibles entre l’Art (les œuvres) et les visiteurs et enfin il établit une analogie entre le rôle des œuvres, au sein d’une exposition, et celui d’un musée (ou d’un monument) vis-à-vis de la ville.

 

C’est ce dernier point qui ressort du texte pour moi : on apprend en le lisant que le musée peut devenir un monument comme les autres, venant guider les citadins, et organiser l’espace urbain. Le musée peut être une œuvre et endosser son pouvoir de captation…

 

LA « VILLE-MONDE » :

 

H.P. JEUDY commence son texte en nous présentant l’exposition « Mutations », inspirée par Rem KOOLHAAS et réalisée à BORDEAUX entre 2000 et 2001. Celle-ci mettait en évidence que la perception que l’on a de la ville se fait par l’image (par une succession rapide d’images). Les villes du monde se ressemblent, surtout lorsqu’on les expose, et perdent leur singularité. La négation de l’épaisseur du temps est dénoncée : elle conduit elle aussi à cette unique vision des villes du monde, qui deviennent de plus en plus des « villes-monde ».

 

RAPPORTS ŒUVRE/VISITEUR :

 

L’auteur nous expose ensuite 2 relations possibles entre les visiteurs et une oeuvre. Dans un premier temps, le visiteur peut créer avec cette dernière une relation forte, allant de la simple contemplation, jusqu’au plaisir de revoir ce qu’il a déjà vu, en espérant toujours apercevoir ce qu’il pourrait lui avoir échappé. L’habitué va contempler une œuvre pour se rassurer, se recueillir… Dans un second temps, le visiteur peut se rendre dans une exposition sans rechercher le moindre contact avec les œuvres, juste pour dire qu’il a vu. H.P. JEUDY appelle cela le « regard idiot ». Mais ce détachement n’est pas du tout inintéressant car il permet de se détacher du cheminement forcer par les œuvres et le conservateur (le parcours muséal) et n’interdit pas l’existence de moments de fascination.

 

RÔLE DES MUSÉES DANS LA VILLE :

 

Enfin, l’auteur nous amène à nous interroger sur le rôle des musées en effectuant une comparaison entre ce rôle et celui joué par les œuvres d’une exposition. En effet, la ville, comme une exposition, est organisée autour d’événements, les monuments, qui viennent cadrer les citadins, capter leur regard. Le musée peut jouer ce rôle (exemple du GUGGENHEIM de GEHRY). L’oeuvre d’un architecte vient donner sens à la ville, à l’espace urbain qui l’entoure.

 

Le texte de H.P. JEUDY affirme également la séparation qui existe entre le musée (l’espace d’exposition) et la ville : celle-ci est distante, elle est dehors et devient irréelle. Les ouvertures que l’on peut faire sur la ville ne sont pas l’occasion, du moins depuis l’intérieur, de créer une liaison entre ville et œuvres : on ne fait que monter la distance qui les sépare.

 

JEUDY, Henri-Pierre, 2003 : Quand le musée fait de la ville une oeuvre , in Critique de l’esthétique urbaine, Éditions SENS&TONKA, pp 88-95.