PICON, Antoine, 1998 : La mort de la technique, in La ville territoire des cyborgs, Éd. de l’Imprimeur .

VALETTE Claire

 

PICON, Antoine, 1998 : La mort de la technique, in La ville territoire des cyborgs, Éd. de l’Imprimeur .

 

 

Antoine PICON, dans son ouvrage « la ville territoire des cyborgs », propose une mise en parallèle du monde des techniques avec un questionnement sur la ville, tous deux réclamant un nouveau type d’approche de nos jours.

 

Tout d’abord, et de par le brouillage de la notion d’objet (hybridation, hétérogénéité) et du caractère systémique de leur organisation (perte de hiérarchisation, de limites, de cadre), le passage à une technologie de réseaux (électroniques, électriques,…),organisé en fractales, peut être assimilé au fractionnement, à la sectorisation grandissante de la ville contemporaine.

 

Dans un tel schéma, les interfaces, ces lieux de traductions entre les différents réseaux, gagnent de plus en plus d’importance.

 

De la même façon que les techniques ne sont plus composées aujourd’hui que de « quasi-objets », c’est-à-dire d’entités sans individualité réelle, et s’organisant en couches successives, on voit apparaître dans la ville actuelle le dysfonctionnement de la lecture cœur /périphérie.

 

Comme il existe un paysage technique correspondant à un environnement complexe et diffus, on a à faire à un « paysage » urbain, , dans lequel « les objets n’ont de valeur que relativement au site et les uns par rapport aux autres ».

 

Immobilité et immatérialité sont les résultats de ce changement ; la ville se peuple alors d’événements, plus encore que de rapports spatiaux. C’est un des traits importants de la ville contemporaine : clôtures et branchements, contrastes forts, perte de la différenciation entre réalité et artifice, …, et qui se retrouve à toutes les échelles.

 

Pour Antoine PICON, les interfaces prennent dans la 3ème ville plus de relief que les flux eux –mêmes, et c’est aux seuils que se situe le réel. A l’émergence d’un urbanisme de réseaux, il répond par un « urbanisme de l’interface ». Le rôle du concepteur est, de nos jours, de réfléchir sur ces points de passage qui structurent la ville d’aujourd’hui. Il amène à se poser la question du statut du bâti.

 

Un édifice est-il un quasi-objet ? De quelle façon sa composition met-elle en relation les différents réseaux, les différents lieux de passages, les seuils ? A quelle échelle s’établit son rôle dans la fractale des flux de la ville ? Autant de question que doit se poser l’architecte, l’urbaniste au moment de la conception.

 

PICON, Antoine, 1998 : La mort de la technique, in La ville territoire des cyborgs, Éd. de l’Imprimeur .