PANERAI, Philippe, 2002 : Analyse urbaine, Éditions PARENTHESES, Collection EUPALINOS, MARSEILLE.

FONTANA Laure

PANERAI, Philippe, 2002 : Analyse urbaine, Éditions Parenthèses, Collection Eupalinos, Marseille.

Dans son livre, Philippe Panerai nous donne une piste pour comprendre la complexité d’une ville, en particulier moderne, enclin à une urbanisation croissante et sans cesse rattrapée par son passé. Outils indispensables donc que sont l’approche historique, la géographie, le travail cartographique, l’analyse architecturale, l’observation constructive et celle des modes de vie.

Une manière de percevoir une ville est de l’envisager sous son évolution. Comment les grandes lignes du territoire ont pu générer la création urbaine ? La question du tissu urbain, aussi complexe soit-elle permet cette compréhension. « Appliqué à la ville, le terme de tissu évoque la continuité et le renouvellement, la permanence et la variation ». En effet il demeure un lien mouvant et changeant entre le territoire d’hier et celui d’aujourd’hui, mais reste perçut comme un ensemble qui regrouperait tout, le banal comme l’exceptionnel.

Chez Panerai, le tissu urbain se constitue de trois ensembles qui inter-agissent, se complètent et créent une logique urbaine : le réseau des voies, les découpages fonciers et les constructions. C’est ce qui permet à la ville d’évoluer en gardant sa structure initiale et « sa cohésion ». En effet, par exemple, la permanence d’un parcellaire dans certains quartiers leur permet de garder leurs identités en y limitant les nouvelles constructions. On voit aussi souvent la relation entre les édifices et les voies surtout quand il s’agit d’axes majeurs et d’édifices publics.

Dans un premier temps, on peut s’attacher aux voies qui s’organisent de manière hiérarchique. Ces dernières, relevant de l’espace public, desservent des espaces et génèrent donc « distribution et circulation ». Elles organisent donc le tissu aussi bien à l’échelle de la ville qu’à l’échelle du quartier (voiries secondaires). Arriver à les recenser et les classer ensuite de manière hiérarchique permet de comprendre les axes forts d’une ville autour desquelles elle se développe mais aussi ses sous-ensembles témoins d’un passé, ou d’un futur plus prometteur.

On associe généralement les voies aux parcelles et c’est cette relation qui « fonde le tissu urbain véritablement et structure le bâti ». En effet, les constructions se définissent vis-à-vis de leur rapport avec la rue : alignement, retrait… On se retrouve ainsi avec des bâtiments solidarisés grâce à la rue, mais qui n’ont aucun rapport évident. L’unité est donc conservée, quoi qu’il arrive tout en laissant une marge aux changements. Cependant il ne faut pas oublier que quand on parle de découpage foncier et de constructions on parle non seulement du domaine construit mais aussi des dents creuses de la ville, ses parkings, ses parcs, ses jardins de particuliers, ses zones de non lieux … S’il existe une certaine cohérence dans nos villes portées par une urbanisation sans précédent c’est bien qu’une trame les régit, les structure laissant une marche à suivre, une grille préétablit.

PANERAI, Philippe, 2002 : Analyse urbaine, Éditions Parenthèses, Collection Eupalinos, Marseille.