LINDSEY, Bruce, 2001 : Digital Gehry, Material Resistance and Digital Construction, Turin, BIRKHÄUSER.
PUIGSEGUR Erwan LINDSEY, Bruce, 2001 : Digital Gehry, Material Resistance and Digital Construction, Turin, Birkhäuser.
« Assembler » les cultures de son époque et ses idées personnelles…Créer des « espaces » intermédiaires de qualités…Séparer les volumes pour créer des scénographies particulières… « Transcender » l’architecture pour lui apporter sa part d’abstraction… « Liquéfier » pour rendre en perpétuel mouvement… Autant d’image et/ou mot clef construis sur la base de verbes qui définiraient le « doing » de Gehry ; sa façon d’être, de faire, de concevoir dans le projet et pour le projet. Mais son attitude/démarche dans la conception est plus complexe que cela et à la fois aussi simple… Elle s’inscrit clairement dans une démarche de “Moderniste” puisque les espaces sont mis en place dans l’optique d’obtenir «une forme suivant la fonction » (Sullivan, École de Chicago / Adolf Loos, “Décors et Crimes“) malgré son « skin in » qui est un processus de conception qui part de la surface extérieure pour aller vers l’intérieur à l’instar des maîtres du mouvement moderne (Mies Van Der Rohe, Le Corbusier, Franck Lloyd Wright, Philip Johnson,…) qui commençaient d’une grille intérieur structurelle pour aller vers l’extérieur.
De plus, l’objet architectural « construit » est vu comme un tout toujours changeant fabriquant une sorte de machine architecture (Le Corbusier) au moyen de pièce préfabriquées et/ou standardisées ainsi qu’avec une réflexion sur l’enveloppe qui définirait la structure puis les espaces intérieurs. Ces espaces intérieurs fluides et dynamiques poussés par une pensée provocante et courageuse qui viennent créer dés articulations avec l’espace publique dans un jeu avec les espaces extérieurs ( « Glass house » de Philip Johnson, Ecole du Bauhaus). Ces derniers sont aidés des outils informatiques qui permettent de créer une cohérence dans la conception, une sorte de lien entre les surfaces extérieures, les géométries singulières, la grille structurelle ( si chère aux modernistes), et les connections intérieures. Cette conception « digitale » permet aussi de résoudre l’approche urbaine d’un édifice dans son contexte, à l’image du musée de Bilbao qui dans sa formalisation sculpturale et dynamique, n’est « rien d’autre » que la matérialisation de l’ entrée de la ville dans le musée. Mais ces outils informatiques sont aidés par la construction de séries de maquettes modélisées à différentes échelles (« Sketches », Sidney Pollack) pour ne pas tomber sous le charme d’objets/sculptures. Ces maquettes sont ensuite numérisée pour permettre d’avoir un outil de dialogue avec les différents intervenants du projet architectural. L’outil informatique est donc l’interprète d’une pensée et non un objet permettant la création de fantasme … Il permet de passer de la maquette (3D) à la pensée bidimensionnelle (plans, coupes, élévations), et ainsi de « recentrer l’architecte dans un rôle de maître constructeur » (maîtrise du concept, de la structure et des coûts). Tous ces éléments forment des sortent de « vagues électroniques » tendues qui misent bouts à bouts nous ramène aux théories Futuristes (voir « Vers une Architecture » et son éloge de la vitesse), notamment en rapport à la vitesse des flux d’électrons dans l’atmosphère (aurores boréales). Finalement, le « doing » de Gehry est bien toutes ces images/mots clefs citées plus haut inscris dans une conception informatique aux multiples allers-retours entre esquisses et modélisation 3D, et inscrites dans une pensée aux influences modernistes non négligeables. Il est à noter que l’influence du modernisme sur Gehry semble à priori inscrite dans une relative normalité au vu de l’époque à laquelle il a commencé à exercer et par conséquent, il me vient une série de question évidentes à mon sens. Quelles influences doivent avoir un mouvement de pensée artistique dans la pensée d’un créateur, dans sa façon de créer, dans son « doing » ? Et par conséquent, quelles influences à le modernisme sur la pensée des jeunes étudiants en architectures que nous sommes; issus d’une culture de flux perpétuels mixtes et de masses (TV ; internet,…) ? L’architecture n’est elle pas finalement qu’un média catalyseur de pensée (celles du créateurs) et d’une vision de notre espace environnent ?
LINDSEY, Bruce, 2001 : Digital Gehry, Material Resistance and Digital Construction, Turin, Birkhäuser. LE CORBUSIER, 1923 : Vers une architecture, Paris. POLLACK, Sydney, 2006 : Sketches of Frank Gehry, film, ALLEMAGNE et USA, 83′. MASSU, Claude, 1993 : L’architecture de l’école de Chicago, Dunod, Paris. SULLIVAN, Louis , 1918 : Kindergarten Chats and Other Writings, New York, Dover Publications, 1979. SULLIVAN, Louis , 1924 : The Autobiography of an Idea, New York, Dover Publications, 1956. LOOS, Adolf, 1908 : Ornament und Verbrechen. |