DANNATT, Adrian : Domaines publics recueils de projets – HYX.

FONT Marine

Adrian Dannatt in Domaines publics recueils de projets – HYX.

Dans cet essai Adrian Dannatt replace la notion d’art public dans un contexte social politique et financier. Pour lui, la plupart du temps, les artistes ou architectes réalisent des interventions sur les espaces publics non pas par leur propre volonté mais selon une volonté politique ou financière qui cherche plus a créer une opération « publicitaire » qu’à ravir le public.

La question de « l’art pour tous » n’est en effet selon lui rien de plus qu’une manipulation économique et politique, chaque projet est sponsorisé par quelqu’un, dans un but précis et c’est seulement après avoir eu connaissance de ces éléments qu’il est possible de comprendre exactement quels intérêts servent le projet.

Les artistes sont utilisés plus pour apporter de l’amusement et du clinquant dans la ville qu’une réelle amélioration de l’espace dans lequel nous vivons.

Ces installations in situ viennent créer des événements dans la ville, permettent de dé-monumentaliser l’architecture, mais viennent également la parasiter, en brouiller la perception en y ajoutant des bizarreries ou des éléments anecdotiques.

Les interventions sur les espaces publics viennent souvent dénaturer le travail préalable de l’architecte qui a conçu ces lieux. Une importante théâtralisation de l’espace se met en place. De plus le visiteur apparaît comme une simple ponctuation dans l’écriture du lieu, il est seulement spectateur et subit la plupart du temps toutes ces interventions sans pouvoir toujours les comprendre ou les apprécier. Les architectes et les artistes imposent en quelque sorte leurs « goûts » leur vision de l’esthétique en permanence, ce qui les place qu’ils le veuillent ou non dans une position de contrôle vis à vis du public.

L’espace public est donc ici vu en quelque sorte comme un lieu de démonstration d’un pouvoir politique et financier qui décide souvent de ce que sera celui-ci sans pour autant vraiment tenir compte du public et des utilisateurs qui subissent ces choix. La manière d’aménager cet espace n’est plus vraiment une recherche de l’amélioration d’un espace de vie mais plus souvent une manière de créer de la publicité ou une opération marketing. L’architecte et l’artiste quand à eux se côtoient dans la ville que ce soit voulu ou subi.

L’art et l’architecture sont mêlés, parfois l’un vient parasiter l’autre parfois ils se complètent ou collaborent, le plus souvent suite à une décision politique ou financière. De toutes les manières les architectes et les artistes imposent leur goût de l’esthétique au utilisateurs qui sont le plus souvent simple spectateurs de ce qui advient dans leur ville.

BRAYER, Marie-Ange, 1999 : Domaines publics : Daniel Buren, Peter Downsbrough, Rodney Graham, Robert Irwin, Tadashi Kawamata, Vito Acconci & Robert Mangurian, Barbara Kruger & Smith-Müller + Hawkinson, James Turrell & Studio Works. , Orléans : HYX, Collection du FRAC Centre.

KRUGER, Barbara et SMICH-MILLER+HAWKINSON, 1987-96 : Imperfect utopia : a park for the new world .

BUREN, Daniel, 1985-86 : Les deux plateaux , Cour d’honneur de Palais Royal, Paris.