TIBERGHIEN, Gilles, 2001 : Nature, Art et Paysage, Actes Sud / École Nationale Supérieure du Paysage / Centre du Paysage.

FOCK AH CHUEN Emilie

« Regarder un paysage, observer, …, »

Tiberghien, Gilles, 2001 : Nature, Art et Paysage, Actes Sud / École Nationale Supérieure du Paysage / Centre du Paysage.

Le paysage peut être considéré comme une composition. Il n’est pas portion ou fragment de nature. Il n’essaie pas non plus d’être une miniature de ce que serait la nature. Il est plutôt une sorte d’assemblage, de reconstruction esthétique selon des règles établies appartenant à l’époque de sa conception. Il est donc assez rare d’observer de la « véritable » nature et ce devant quoi nous nous extasions n’est en fait que le résultat de compositions successives à travers les âges.

On contemple donc notre propre œuvre plutôt que celle de la nature. Le paysage n’a donc pas pour but de reproduire la nature, mais bien d’en révéler certains points, certaines caractéristiques, certains fonctionnements. Ce qui distingue le paysage de la nature sont les notions de point de vue, d’étendue et de limite.

Le paysage est donc une vue cadrée et délimitée d’un espace défini résultant de différents choix. A partir de là, il paraît indispensable d’être un minimum au courant des goûts, styles ou modes de l’époque afin de pouvoir comprendre, observer ou analyser un paysage. Lorsqu’on observe un paysage et qu’on l’apprécie ou pas, cette appréciation relève donc d’un goût individuel, mais aussi de valeurs collectives communes à tous. On a tous ainsi l’idée du paysage parfait regroupant les quatre éléments : eau, terre, air et feu.

Un exemple flagrant est qu’en général lorsque nous cadrons une photo, nous essayons toujours d’avoir un peu de tous ces éléments dans le cadrage. Notre observation du paysage dépend donc autant de nos goûts que de notre culture, de notre société ou de notre psychologie.

L’art dans la nature ou l’art dans le paysage semblent suivre un peu le même processus que la conception de paysage lui même.

Souvent, l’art va essayer de révéler certains processus naturels : la foudre, le vent, la trace. L’auteur fait un inventaire tout au long de son œuvre des différentes pratiques artistiques dans le paysage et entre autre celles du land art.

On traverse ainsi les âges en passant de la cartographie qui permet de localiser et d’expliquer des réalisations, au land art tout en passant pas la composition des paysages ou des jardins.

Cependant tous ces procédés artistique ont un but commun : celui de nous révéler ce que nous serions incapables de percevoir autrement. L’auteur explique ensuite la position de certains artistes face au paysage.

Ainsi, les artistes qui travaillent dans la nature ne sont pas forcément concernés par la préservation de la nature ou du paysage tel quel. Certains artistes tel Richard Long mettent un point d’honneur à préserver au maximum la nature du paysage en le déformant ou le modelant au minimum. Ils révèlent ainsi les traits les plus saillants de la nature : grandeur, horizon, perspective, etc.

D’autres procédés tel les « earthworks » qui s’apparentent plus à l’art des jardins transforment complètement le paysage bien qu’il soit recouvert à la fin de nature. On peut donc tous faire ou défaire le paysage à notre guise de manière plus ou moins volontaire en se rendant compte à la fois de notre appartenance au paysage autant que de notre singularité par rapport à lui.

TIBERGHIEN, Gilles, 2001 : Nature, Art et Paysage, Actes Sud / École Nationale Supérieure du Paysage / Centre du Paysage.

LONG, Richard, 1967 : A line made by walking.

BAYER, Herbert, 1979-1982 : Mill Creek Canyon Earthworks.