AREA, 2008, Caprice de Villes, recueil d’articles, AREA Revues n 16, Printemps 2008.
FONTANA Laure AREA, 2008, Caprice de Villes, recueil d’articles, AREA Revues n°16, Printemps 2008.
Jean Hurstel – Exploser les frontières. Le réseau européen Banlieues d’Europe .
Oeuvres sociales ou artistiques ?
Banlieues d’Europe interroge la pertinence d’un art engagé. Dans le monde dans lequel nous vivons, “l’art pour l’art” suscite de plus en plus de questionnements. L’art doit-il se contenter de générer une simple création esthétique, sans considération évidente sur son sens profond ?
Doit t’il pour l’artiste se résumer à peindre et à exposer ?
Ce réseau culturel européen, fondé en 1992 prend clairement position sur le rôle de l’art qu’il conçoit comme moyen de lutte contre l’exclusion. Il déplore un monde artistique coincé dans des formes traditionnelles, des galeries d’exposition comme simples moyens de diffusion qui font de la création un acte hors contexte dénué de lien avec le monde qui l’entoure. “Une scène nationale qui programme la même chose à Dunkerque qu’à Aix en Provence, dans des milieux extrêmement différents ne peux pas apporter la même réponse.”
Ce réseau qui met en relation des artistes, des groupes de populations et des intermédiaires (tels que des centres culturels), prône une démarche artistique non pas gratuite mais accompagnée d’un questionnement et même d’un engagement politique. Ils mettent en avant un “rapport contradictoire voir conflictuel” entre les artistes et la population, entre un monde d’initié et un monde de novice ou chacun enrichit l’autre.
On peut alors se demander quelle représentation de la ville ce mouvement présente t’il. La ville est pensée ici comme génératrice d’exclusion et de pauvreté. Un vaste espace ou des groupes évoluent conformément à leurs milieux sociaux d’origine. Souvent le milieu artistique est apparenté à une classe supérieure ou dessus de la population moyenne. Banlieues d’Europe veut rétablir un contact entre ces deux mondes. Le phénomène de gentrification qui touche un certain nombre de villes (des quartiers populaires qui deviennent convoités après que des artistes s’y soient installés obligeant la population d’origine à partir) est le constat négatif d’un monde artistique qui prendrait le dessus sur la ville elle-même.
Les clivages de notre société qui se retranscrivent dans la ville tentent d’être atténués par des mouvements comme Banlieues européennes. Ainsi à Vienne le groupe est intervenu sur tout un quartier défavorisé qui abritait un marché. Le but est d’y recréer de la vie grâce à des interventions artistiques et d’y faire participer les habitants. La ville abrite des disparités qui elles créent un désir de s’exprimer. Le but est de retranscrire tout cela au moyen de l’expression artistique pour en faire un acte engagé.
The Beat Initiative. Carnaval mit en place par le mouvement à Belfast, ville divisée, dans un but de réunification des populations protestantes et catholiques.
Ottakring. Démarche artistique vivante en relation avec les associations et les habitants qui a engendré la création du festival de Soho
AREA, 2008 : Caprice de Villes, recueil d’articles, AREA Revues n°16, Printemps 2008.
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