DEOTTE, Jean-Louis, 1993 : Kant – Les musées ont-ils une ame ?, in Le musée, l’origine de l’esthétique . Éditions L’HARMATTAN, p230.
MIECAZE Laurine DEOTTE, Jean-Louis, 1993 : Kant – Les musées ont-ils une ame ?, in Le musée, l’origine de l’esthétique . Éditions L’HARMATTAN, p230.
Ce livre se propose de déterminer les rapports entre l’esthétique et les musées, tant du point de vue des intentions des concepteurs que de la perception qu’en ont les visiteurs, d’essayer de saisir l’importance du « beau » comme l’une des approches esthétique privilégiée par la muséographie et enfin de situer le rôle joué par l’art dans ces établissements.
Ce passage se base sur la philosophie kantienne, le jugement de l’esthétique et la notion de beau et de sublime extrait de la critique du jugement. Il est donc nécessaire de redéfinir les principes vus par KANT ; KANT donne son autonomie à l’esthétique comme domaine propre à l’art. L’esthétique est la science du « sensible » par opposition à la logique qui est la science de « l’intelligible ». KANT analyse la question du jugement du goût en rapport au beau et au sublime mais également la question de téléologie, il distingue la faculté de juger comme une faculté indépendante de l’entendement ou de la raison.
L’exemple du musée en placé dans l’esthétique kantienne, en effet parce qu’elle définit l’art comme placé sous la jouissance devant l’œuvre par la subjectivité du jugement de gout, l’œuvre d’art permet une communication en vertu du sens commun. L’idée d’esthétique du musée permet l’inversion ou le retournement de la présentation du concept. La galerie est l’occasion d’une hésitation entre le jugement déterminant et le jugement réflexif, permettant une singularité qui a une portée universelle. Le musée se définit comme un lieu de retournement du concept démontrable en idée de l’esthétique ayant pour finalité l’exposition mais ce renversement reste à l’arrière plan. L’esthétique est basé par la non-connaissance ou son abstraction, elle donne à penser et maximiser la présentation de l’imagination. L’idée esthétique est donc le contraire de l’idée rationnelle, cependant ces deux pensées restent indissociables pour le devenir de l’âme.
La galerie ou le musée se présente comme moment de l’idée de l’esthétique faisant presque abstraction de la rationalisation et se basant sur le jugement de gout et l’imagination. Le musée nous apparait donc comme le centre non montrable de la critique et du jugement, vu comme espace de passage à l’art. Selon KANT, le centre de l’esthétique ne serait pas une composition entre concept et imagination mais comme l’Idée de l’esthétique de la galerie. Un passage permanent non plus entre des formes mais entre des matières.
La question du musée prend toute son importance en raison de ce divorce entre l’idée d’esthétique et rationalisation. Le musée suggère un espace de pensées laissant l’imagination libre à chacun, servant juste d’arrière plan à la subjectivité que l’on peut avoir des œuvres d’art. L’âme se définissant alors dans l’imaginaire, et le non rationnel puisque l’esthétique a apporté à l’art une autonomie de la réflexion, celle-ci naissant d’un ressenti, d’un jugement de gout.
DEOTTE, Jean-Louis, 1993 : Kant – Les musées ont-ils une ame ?, in Le musée, l’origine de l’esthétique . Éditions L’HARMATTAN, p230. NOUVEL, Jean, 2006 : Musée du quai Branly, PARIS, FRANCE. |