Cité-jardin.
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PALLOT Camille Cité-jardin.
Au XVII° siècle , une démarche nouvelle voit le jour : celle du jardin à la ville à travers les réflexions et les travaux de le Nôtre à Versailles par exemple. Au XIX° siècle, les espaces publics se métamorphosent à la suite des objectifs fixés par Napoléon : une volonté hygiéniste c’est-à-dire transformer PARIS pour en faire la plus belle ville du monde) et une volonté de maîtriser les soulèvements et révolutions. Rentre alors en jeu le baron Haussmann qui va créer esplanades, promenades et squares faisant déjà entrer la nature dans la ville.
Au XX° siècle apparaissent les cités jardins. Leurs origines viennent des cités communautaires patronales de la fin du XIX° siècle, résultantes du début de l’ère industrielle, inspirées des idées humanistes et souvent à la périphérie des villes déjà existantes. Il s’agit de réconcilier la ville et la campagne et en faire une union harmonieuse. Ebenezer Howard est le fondateur de la cité-jardin, il publie un essai intitulé A peaceful path to real reform/Garden cities of tomorrow . Il imagine la création de « cités-jardins », entièrement autonomes, afin de décongestionner les grandes villes industrielles surpeuplées et inorganisées.
Schématisation du modèle :
Parc -> le culturel (musée, sport, etc…) Boulevards (6) disposés en étoiles Quartiers délimités par les rayons Anneau circulaire -> commerces Avenue de 70m de large avec édifices publics (école+église)
Industries Ceinture verte qui englobe l’ensemble
La cité-jardin idéale abrite environ 32000 habitants et est reliée efficacement par des transports en communs. Ebenezer Howard parle de la théorie des 3 aimants : la ville à la campagne pour lier emploi, vie sociale et hygiène.
On peut noter quelques points essentiels : La densité : 30 logements à l’hectare, parcelle de 4,80x37m=180m² Les formes urbaines connues : type îlot, alignement sur rue, maisons accolées mais création d’accident et d’espace vert provocant de la variété. Les maisons avec jardin sont une volonté politique, canalisant les ouvriers autrement dit occupent les éléments susceptibles de révolte. La ville comme lieu productif, social et culturel.
En 1903 la ville de LETCHWORTH dans l’HERTFORDSHIRE accueille la première cité-jardin. L’importation de la cité-jardin en France correspond à un moment où la profession de paysagiste connaît une mutation radicale: la guerre et la crise économique font évoluer la commande du jardin privé à l’espace public. Les cités-jardins représentent pour les paysagistes un laboratoire de l’évolution de leur profession. Ce modèle fut observé avec attention par les architectes et les hommes politiques français, en particulier par Henri Sellier, qu’il met en pratique dans la cité-jardin de Suresnes (92150). La cité-jardin sera par la suite inscrite à l’inventaire des sites pittoresques le 5 novembre 1985. Directement inspirée par les réalisations britanniques et le mythe du « cottage », l’équipe imagine, dans un premier temps, des villages pittoresques au parcours sinueux et à l’esthétique pavillonnaire vernaculaire : toits pointus et hautes cheminées. Le matériau vert est largement utilisé pour la mise en scène de l’espace. Bientôt, face à une forte demande, le logement collectif se substitue au logement pavillonnaire. Le courant moderniste, Le Corbusier en le chef de file, fait des émules, dont Henri Sellier, qui désormais fait le choix de la ” cité-jardin verticale ” pour ses projets autour de PARIS. Dès 1928, il prône la simplicité des formes, le toit terrasse, et une certaine verticalité. Les terrains manquent et il est nécessaire de rationaliser la construction. À Suresnes, Puteaux et Champigny, la conversion au vertical est définitive. La recherche de l’effet esthétique dans son ensemble se développe et les notions de confort et d’organisation intérieure se substituent aux préoccupations du pittoresque. La cité-jardin ainsi interprétée introduit l’idée de grand ensemble.
Aussi pas moins de 22 cités-jardins ont été construites sur le territoire qui deviendra la Seine-Saint-Denis, offrant 7000 logements. Elles n’ont pas toutes la même importance ; certaines ont disparu ; d’autres ont été rénovées ou réhabilitées.
Les cités-jardins ne se résument pas à la simple construction de logements, car il y a un ensemble de services et équipement offrant, d’après les concepteurs, aux habitants un véritable cadre de vie propice à une vie saine et équilibrée, loin des excès de la vie urbaine. Ces équipements et les espaces verts structure le paysage urbain.
On peut ajouter qu’un ensemble de maisons claires avec un jardin ne fait pas la cité. La fonction d’un urbanisme de verdure de d’air pur ne garantit pas l’appropriation sociale d’un espace urbain. La liberté et la coopération sont inscrites dans l’histoire des cités-jardins, dans l’utopie qui a animé leurs fondateurs, chez les citoyens dans les détails domestiques de leurs jardins privés. Cet urbanisme de liberté est tempéré par la mise en ordre, la composition et les règles économiques d’une société de marché. Face à ces impératifs économiques, une complexité sociale et un manque d’utopie, l’urbanisme d’aujourd’hui doit dessiner un art de vivre. Il puise largement dans la richesse de vocabulaire du jardin. Il se nourrit du savoir-faire hérité des cités-jardins. Il n’a pas oublié que la recherche de mixité sociale et architecturale conduit à une variété d’espaces et d’images qui font le plaisir de la promenade urbaine pour tous .
« Le peuple, où ira-t-il ? À la ville campagne, il trouvera liberté et coopération. » Ebenezer Howard
La réflexion sur la cité-jardin doit nous intéresser pour notre projet. A travers l’exercice de l’analyse et du master plan, on comprend que notre site est dépourvu d’espace vert et de commerces , ce manque entraîne la « mort » sociale du quartier car peu de liens entre les habitants, peu d’espaces d’échanges, etc… Notre projet doit ramener vie au quartier, redynamiser le site à travers les espaces verts, les espaces commerciaux, tous facteurs de liens sociaux et humains nécessaires à une vie quotidienne agréable. D’après Jean-François CHAMPEAUX, architecte urbaniste, la cité-jardin se présente aujourd’hui comme le modèle le mieux à même de concilier art, urbain, liberté et coopération. C’est donc à partir de ce modèle que l’on pourra rêver et dessiner les villes de demain, pour une société technologique, nomade et solidaire.
HOWARD, Ebenezer, 1898 : Garden Cities of Tomorrow. SELLIER, Henri, 1921 : La crise du logement et l’intervention publique en matière d’habitat populaire. SELLIER, Henri, 1920 : Les banlieues urbaines et la réorganisation administrative du département de la Seine , Édition Marcel Rivière et Cie., Collection Les documents du socialisme. LE CORBUSIER, 1923 : Vers une architecture, PARIS. CHAMPEAUX, Jean-François, 2007 : Cites-jardins Un modèle pour demain, Editions SANG TERRE, 160p.
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