Tour de Babel

PONCON Chloé

Tour de Babel

La tour de Babel est un mythe qui illustre le danger d’essayer de se mettre à l’égal de Dieu. Dans la genèse, Dieu punit les hommes en les dispersant sur la terre et en multipliant les langues afin d’anéantir ce projet insensé. Elle symbolise l’orgueil de l’Homme qui veut escalader le ciel.

Extrait du livre de la GENÈSE :

« Or, toute la terre parlait un même langage avec les mêmes mots. Partis de l’orient, ils trouvèrent une vallée au pays de Chinéar, et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu. La brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent : Allons ! Bâtissons une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas disséminés à la surface de toute la terre. L’Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. L’éternel dit : Voilà un seul peuple ! Ils parlent tous un même langage, et voilà ce qu’ils ont entrepris de faire ! Maintenant il n’y aurait plus d’obstacle à ce qu’ils auraient décidé de faire. Allons ! Descendons : et là, confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus le langage les uns des autres. L’Eternel les dissémina loin de là sur toute la surface de la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Eternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Eternel les dissémina sur toute la surface de la terre. »

La Tour de Babel a été représentée de diverses manières, en peinture, au cinéma, en littérature,… sa forme est inspirée des premières cités mésopotamiennes et de ses nombreuses ziggourats. La plus grande se trouvant à l’emplacement de l’antique ville de Babylone, elle est appelée « Etemenaki » (la demeure du ciel et de la Terre) et aurait pu servir de modèle à la légende biblique.

L’architecture renverse l’image négative de la tour de Babel en s’inspirant de ce mythe pour nourrir des utopies architecturales et urbaines. En effet, elle symbolise la ville cosmopolite composée de gens qui ne se comprennent pas mais qui se complètent, le but étant de socialiser et d’humaniser la ville. Les métropoles concentrent alors les pouvoirs politiques, économiques, mais aussi les populations nouvelles et les influences culturelles de tous horizons. C’est dans ce cadre que des transformations urbaines majeures et de nouveaux projets urbains utopiques fleurissent. La punition évoquée dans la genèse a été largement dépassée par les hommes qui ne cessent de vouloir se rassembler et créer des mixités sociales.

Actuellement l’Homme veut toujours dépasser les limites de la construction et défier la nature. Par exemple à Dubaï, le but est de construire de plus en plus haut, d’écarter la mer pour faire des îles.

DERRIDA, Jacques, 1985 : Des tours de Babel, in Difference in translation, Éditions Cornell University Press.