ROUILLARD, Dominique, 2004 : Superarchitecture – Le futur de l’architecture 1950-1970, Éditions de LA VILLETTE, PARIS.

BERGERET Maxime

ROUILLARD, Dominique, 2004 : Superarchitecture – Le futur de l’architecture 1950-1970, Éditions de LA VILLETTE, PARIS.

Alors que la fin de la deuxième guerre mondiale offre à l’architecture le pouvoir de la reconstruction et du développement, l’architecture se banalise et on voit apparaître une médiocrité esthétique et un fonctionnalisme primaire qui vont affecter la discipline et élever de nombreuses critiques et susciter des interrogations quant à l’avenir de l’architecture.

Superarchitecture, le futur de l’architecture 1950-1970 retrace ainsi l’évolution des différents courants émergeant et les alternatives qui apparaissent après la crise qui touche l’architecture. Le livre nous fait traverser les différents mouvements, styles, approches et courants de pensée durant les années 1950-1970.

Comment la consommation a t-elle poussé l’architecture à évoluer d’une certaines manière avec par exemple le travail de ALISON et PETER SMITHSON sur la Cluster City , une nouvelle manière de sculpter la société.

Mais l’architecture va aussi se développer à travers « l’invention du monde » : la mégastructure. Un concept utopique qui finalement résout les problèmes urbains, architecturaux et structuraux qui vient évoluer au dessus de la ville. Avec des projets phares tels que Walking City ou Plug-in City du groupe britannique ARCHIGRAM, la mégastructure, modèle architectural dynamique, s’oppose aux organismes permanents et aux critiques faites à cette période. On retrouve dans ces projets des éléments qui composent la ville traditionnelle mais avec un nouveau rapport par la mise en place de réseaux et relations ville/mégastructure.

L’architecture utopique de ces mégastructures va aussi être critiqué durant cette période par un autre courant s’opposant au principe utopique de la mégastructure en lui donnant un sens différent avec l’architecture radicale développé initialement par les membres des groupes ARCHIZOOM ou SUPERSTUDIO qui essaient de révéler le monde existant.

A travers cette analyse de l’architecture entre 1950 et 1970, on découvre avec cet ouvrage les grands acteurs de la recherche et du développement architectural propre à cette période ainsi que les créations, publications ou autres événements qui ont pris forme grâce aux interrogations faites quant à l’avenir de l’architecture à l’époque. Le livre se termine par une mise en relation avec les travaux d’architectes toujours en activité tels que REM KOOLHAAS ou MVRDV.

« La Superarchitecture que proclament en 1966 les architectes de Florence n’imite pas Superman, elle indique que dorénavant l’existant livre toutes les données du projet, tout l’utopie dans le réel »

L’architecture de la reconstruction ne répond pas aux attentes des architectes ou autres penseurs. On recherche un nouveau sens, une nouvelle définition à l’architecture. Les notions mises en place par le CIAM (Congrès International d’Architecture Moderne) s’essoufflent avec le temps et ne correspondent plus aux besoins de l’architecture et de l’urbanisme de l’époque. Apparaît alors le TEAM 10; un groupe qui approfondit et développe les solutions liées à la limite du CIAM, visant à totalement repenser l’architecture et l’urbanisme à l’image des la société qui naît dans les années 50. A & P SMITHSON, ALEXIS JOSIC et SHADRACH WOODS forment ce mouvement qui s’agrandira dans le temps avec des architectes tels que GEORGES CANDILIS ou ALDO VAN EYCK. Inspirés des travaux de leurs prédécesseurs et notamment le Corbusier, le Team Ten mettra en place les prémices des effets théoriques qui inspireront les mégastructuralistes tels que ARCHIGRAM mais aussi les générations qui suivront.

La mégastructure est développé selon différentes approches : par sa relation et sa représentation avec l’existant (ARCHIGRAM), par sa forme F.MAKI et M.OHTAKA qui distinguent trois types de formes : la forme composé, la forme groupé et la méga forme (rassemblement de formes finalement), on encore par sa notion d’infinité.

On peut rattacher ses mouvements de pensées architecturales aux mouvements artistiques de l’époque et plus particulièrement le POP ART qui aura enrichie et aidé la prolifération des projets mégastructuraux avec ses notions propres. Aussi bien les SMITHSON’ et la dimension productiviste, la puissance iconique d’Archigram ou encore les opérations de transformation du réel de SUPERSTUDIO, l’achitecture puise dans le POP ART tout ce qui en fait sa force.

Les projets mégastructuraux des années 1950/1970 ont considérablement inspirés les architectes d’aujourd’hui qui recherche encore la distinction entre utopie et réalité. On recherche aujourd’hui le rapport et les relations entre l’œuvre et le paysage urbain, la ville et ce qui l’entoure.

Bien que la superarchitecture privilégiait la qualité de vie et le bien être des habitants, quand est-il des réels relations avec la ville traditionnelle et peut-il exister des superstructures vraiment réalisable ?

ROUILLARD, Dominique, 2004 : Superarchitecture – Le futur de l’architecture 1950-1970, Éditions de LA VILLETTE, PARIS.

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