MOUSSAVI, Farshid; KUBO, Michael, 2004 : The function ornament, in VERB MATTERS ARCHITECTURE BOOGAZINE, Editions ACTAR, BARCELONE.

PALLOT Camille

MOUSSAVI, Farshid; KUBO, Michael, 2004 : The function ornament, in VERB MATTERS ARCHITECTURE BOOGAZINE, Editions ACTAR, BARCELONE.

« L’architecture entretient de nombreux rapports avec les sciences et les techniques. […]

Des savoirs et des procédés scientifiques et techniques interviennent directement dans la conception et la réalisation des édifices. L’ensemble s’appelle la construction. »

« La construction peut être mise en scène, elle peut relever d’une logique de la performance dont l’édifice tout entier peut porter la marque. »

J’ai choisi le Department Store d’ELIZABETH STOEL cité dans l’écrit de FARSHID MOUSSAVI, professeur à HARVARD département « Architecture », à propos du « Structured Ornament » c’est-à-dire de l’ornement structuré et même structurel.

Ce qui fait l’architecture c’est qu’elle est le savant mélange entre science, technique, structure, fonctions (des données visibles) et des forces invisibles, dixit MOUSSAVI, la culture, la politique et le temps.

L’ornement structuré n’est pas seulement une enveloppe qui sépare l’intérieur de l’extérieur mais aussi qui créent des vides permettant des espaces servants et même des espaces servis. L’exigence technique et fonctionnelle devenant un filtre entre les fonctions internes et les contraintes externes. Il s’agit donc de traiter la contradiction entre systèmes d’espace, de structure, de programme et de représentation de façon positive. L’architecture prend alors toute sa valeur. L’ornement qui s’oppose à première vue à la fonction, à la structure et à la nécessité devient inhérent au projet et crée un réel lien entre technique et architecture.

L’ornement est-il construction ? L’ornement est-il à rapporter à la communication et la représentation des fonctions ou à l’embellissement des processus d’assemblage et de construction des bâtiments ? Ou est-il simplement une touche artistique sans grand intérêt ajouté à l’édifice juste pour donner un effet plastique ? Il me semble très réducteur de réduire l’intérêt de l’ornement à juste une qualité esthétique. Il a bien plus de potentialité comme le montre ce genre de projet.

De plus, cette enveloppe se déformant démontre le potentiel d’hybridité ou de composition matérielle comme nouvelle possibilité d’ornementation. Il ne s’agit plus seulement d’une hybridation fonctionnelle et structurelle mais d’explorer la matérialité hybride même, on entre alors dans un discours d’interface entre différents espaces.

Les bandes filantes, telles des tentacules animales, des ondulations glissantes sont à la fois science, technique et architecture.

À la fin, le texte fait allusion à la voie qui consiste à explorer les liens entre l’organisation de l’espace et les manifestations d’ordre psychologique qu’ils provoquent. Ici on peut se demander que provoque le fait que des espaces dépassent, se détachent du bloc principal pour créer de nouveaux espaces visibles de loin tels des signaux, attisant certainement curiosité et regard sur l’architecture, permettant un début de dialogue entre l’architecture et la construction, la structure et l’ornementation, la construction et le passant.

Le texte donné parle de rapport entre projets contemporains et l’univers des signaux et des flux. Le projet choisi semble jouer avec cette donnée, il ne s’agit pas ici de signaux ou flux immatériels mais bien de flux humains et de signaux donnés par ces excroissances de sa peau.

Ce projet m’a interpellé et se rapproche d’une idée que je veux développer dans mon projet de l’école d’architecture, à savoir créer des poches invitants des postures et des attitudes ajoutées dans l’enveloppe même de l’édifice. J’aimerais développer cette idée de déformation de l’enveloppe, de l’ornement structuré devenant alors des excroissances remplies de vie et d’actions, mettant en valeur certaines vues à l’extérieur ou certaines positions à l’intérieur, comme les boîtes colorées sortant des façades du Musée du Quai Branly de JEAN NOUVEL.

MOUSSAVI, Farshid; KUBO, Michael, 2004 : The function ornament, in VERB MATTERS ARCHITECTURE BOOGAZINE, Editions ACTAR, BARCELONE.

NOUVEL, Jean, 2006 : Musée du quai Branly, PARIS, FRANCE.