CRONENBERG, David, 1998 : ExistenZ , film, CANADA, 97′.
MAZILLE Matthieu Cronenberg, David, 1998 : ExistenZ , film, CANADA, 97′.
ExistenZ relate l’histoire d’une créatrice de jeux vidéo de nouvelle technologie. Cette technologie permet au joueur de rentrer littéralement dans un monde virtuel quasi identique au notre. Il est immergé dans une seconde réalité avec une personnalité différente — celle du personnage du jeu — et dois suivre le gameplay à travers des interactions avec les autres joueurs. La difficulté du film réside dans le fait que le spectateur comme les personnages, n’arrive pas à faire la différence entre la réalité réelle et la réalité virtuelle. Seul leur corps peu faire figure de valeur référence pour faire le lien entre le réel et le virtuel car c’est la seule chose qui est transportée d’un monde à l’autre.
Beaucoup de notions sont abordées dans ce film et notamment celle de la dépersonnalisation, ici à cause d’un monde virtuel. Cette notion peut faire tendre la réflexion jusqu’à la démence ou la schizophrénie mettant en scène l’illusion et l’hallucination. Le personnage comme le spectateur ne sais plus comment il doit se comporter, il suit les règles – parfois il en est contraint – mais ne sait jamais s’il est dans la réalité ou dans le jeu. Chaque événement possède donc un double sens.
Le gameplay du jeu mis en scène, est basé sur la guerre que se font les partisans de la réalité et les concepteurs du jeu. Comme beaucoup d’images et de métaphores présentes dans le film, cette guerre peut être rapportée aux tensions permanentes qu’il existe entre art et industrie, le fait que la liberté créatrice soit toujours mise à mal par les contraintes qu’elle doit subir de la part des industriels et aussi de l’opinion publique. Comme le dit Allegra Geller dans le film « les gens sont programmés pour accepter si peu alors que les possibilités sont infinies. ». Ici le concept du jeu vidéo ultra réaliste avec des gadgets à la limite de l’être vivant, va loin dans l’idée de l’évolution technologique et pousse le débat de l’éthique des jeux vidéo au plus loin. Qu’est ce que la réalité, où se trouve la limite entre le réel et le virtuel ? Qu’est ce qui pousse l’homme à vouloir créer des mondes virtuels ? La traduction du virtuel est toujours basée sur des fantasmes, mais pourquoi l’un des deux mondes serait supérieur à l’autre ? Il y a dans le scénario, des pistes, qui tendent vers une interprétation très personnelle du monde qui nous entoure où « l’univers n’a pas d’autre sens que celui que nous lui donnons » et comme le dit Sartre « l’homme est condamné à être libre ».
Chacun est responsable de sa propre eXistenZ.
CRONENBERG, David, 1998 : ExistenZ , film, CANADA, 97′. CRONENBERG, David, 1983 : Vidéodrome , film, CANADA, 89′. SARTRE, Jean-Paul, 1945 (1996) : L’existentialisme est un humanisme, Editions GALLIMARD / FOLIO ESSAIS, 111p.
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