LEMONNIER, Bertrand, 2002 : « Naissance de la culture pop », in La culture, Éditions Sciences Humaines, AUXERRE, 2002.

DÉFINITIONS DE LA NOTION DE CULTURE.

 

La notion de culture est d’un usage courant, mais sa définition peut nous échapper !

 

Les anthropologues, spécialistes des sciences de l’homme, tentent de définir la notion de culture, définitions changeantes en corrélation avec les cultures en constantes mouvance :

 

L’usage du mot «culture » hérité de la philosophie des lumières nomme le patrimoine lettré accumulé depuis l’Antiquité sur lequel les nations occidentales assurent avoir fondé leur civilisation.

 

La vision plus anthropologique désigne la culture comme « La totalité des connaissances, des croyances, des arts, des valeurs, lois, coutumes et de toutes les autres capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société.

 

Cette dernière définition implique l’idée de vouloir comprendre à la fois l’unité et la diversité du genre humain, l’individu et le groupe.

 

Ces recherches tendent à préciser également la limite entre le naturel et le culturel, entre l’animalité et l’humanité (la culture étant jugée propre à l’homme).

 


LEMONNIER, Bertrand, 2002 : « Naissance de la culture pop », in La culture, Éditions Sciences Humaines, AUXERRE, 2002.

 

 

A QUOI SERT LA CULTURE ?

 

La culture a une action sur la manière dont nous pensons et agissons. La culture a donc plusieurs fonctions :

REPRÉSENTATIONNELLE : toute culture véhicule une somme importante de connaissances et de croyances sur le monde qui nous entoure, et la manière dont il fonctionne et change.

 

CONSTRUCTIVE : La culture fait exister des institutions comme le mariage, l’argent, la loi, le langage.

 

DIRECTIVE : par intériorisation, la culture nous pousse à observer des normes de conduite, personnelles, morales et sociales.

 

EVOCATIVE : Notre culture fait que, face aux événements, nous éprouvons des sentiments, exprimons des attitudes. Tout élément de culture est donc aussi porteur d’affects.

 

Ces fonctions font que la socialisation d’un individu est lourdement dépendante de la culture dans laquelle elle s’opère. La culture devient alors un attribut incorporé à la personne, inséparable de son identité. Mais les gens ne construisent pas tout seul leur vision du monde, mais s’approprient des idées qui, sans qu’ils sachent nécessairement, leur viennent des autres.

 


PARIS, Mai 1968.

 


Magasin BEST, Roy Lichtenstein, BEATLES, Woodstock.

 

 

LA CULTURE POP.

 

La sortie de la seconde guerre mondiale, les sociétés industrialisées, les trente glorieuses aboutissent à l’instauration d’un modèle qui monte en puissance : la société de consommation (Les citoyens consommateurs voient leur pouvoir d’achat doubler entre 1950 et 1968). Une véritable culture de la consommation se développe en s’appuyant lourdement sur la publicité !

 

Depuis la fin des années 50, le mode de vie occidental s’appuie sur la consommation.

 

Tous les ménages modernes possèdent désormais un frigo, un téléviseur et une machine à laver. Mais la culture elle-même va subir le même sort. En masse, de nouveaux artistes vont naître, devenir des stars et devenir eux-mêmes de futurs produits de consommation.

 

La « culture pop » née dans les années 60 à LONDRES puis à NEW-YORK se rattache aux pratiques de consommation et à la culture de masse qui caractérise maintenant les pays développés dans un schéma d’abondance.

 

Le mot POP trouve son origine dans la contraction de « Popular», issue de la démarche populaire accordée au mouvement artistique « pop-art » ainsi qu’à la « pop music », qui s’influencent mutuellement.

Mais rapidement cette notion de culture représente une esthétique, un comportement, une façon de vivre !

 

Richard HAMILTON à LONDRES (et Andy WARHOL à NEW-YORK) fait apparaître dans ses collages la plupart des médias qui fabriquent la culture de masse, cinéma, télévision, téléphone, publicité commerciale, la BD, la science-fiction, les magazines.

 

La société de consommation devient une inépuisable source d’inspiration, en proposant un regard distant de celui des publicitaires et des marchands.

 

 

THE WHO et les BEATTLES incarnent le style POP MUSIC et marquent une empreinte culturel, économique et sociale à l’échelle planétaire.

 

La culture pop devient à la fois une composante et un accélérateur du progrès technologique, une culture multimédias, une puissante industrie multinationale et nouveau mode de vie à l’échelle mondiale.

 

La culture pop, dans ses attitudes et ses textes, brise les barrières entre culture de masse et culture des élites, et rejette volontiers la technologie et les médias, surtout après 1966.

Toutefois, son imbrication dans les systèmes techniques mis en place par le monde capitaliste (qui lui a permis de naître et de prospérer) ne lui offre aucune autre alternative que la coopération ou la rupture.

 

Les hippies de CALIFORNIE choisiront la rupture (utopies et désillusions) pour endiguer le phénomène. Les grands événements sociaux-politiques dans le monde (attentats, coups d’état, guerre du VIETNAM, contestation étudiantes) font des années 67 à 69 des années charnières ! Ces situations explosives expliquent l’esprit de malaise qui va animer les jeunes du monde entier et contribuer à l’émancipation et à l’explosion des valeurs morales et sexuelles de cette période.

 


KRUGER, Barbara, 1990 : I Shop therefore I Am, Cologne, ALLEMAGNE, Kölischer Kunstverein.

 

 

LE COMPORTEMENT POP :

 

Vivre vite, multiplier les expériences hors des limites admises, être toujours à la mode et sur le devant de la scène, rester créatif et donner son avis sur tout sans trop se prendre au sérieux, dans un jargon pop. La culture pop choisi ses héros parmi ceux qui brûlent leur jeunesse au risque de la perdre (James DEAN), plutôt que de vieillir sans éclat (Je préfère mourir avant d’être vieux, chantent les WHO).

 

La naissance de la culture pop, ainsi que le passage ultra rapide à une culture de masse à l’échelle mondiale, a créée des icônes internationales, avec un effet globalisant que les années 80 et le mouvement de la POSTMODERNITÉ chercheront à effacer en valorisant les différences, la diversité des cultures, l’altérité…

 

 

VERMOT S.

 

 

LEMONNIER, Bertrand, 2002 : « Naissance de la culture pop », in La culture, Éditions Sciences Humaines, AUXERRE, 2002.