COLLECTIF, 2006 : Roger-Henri Guerrand/École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville. Vive l’hédonisme démocratique !, PARIS, Éditions Recherches, 2006.

« Jouir de toutes choses en connaissances de causes et non en consommateurs abêtis »

Roger-Henri GUERRAND


COLLECTIF, 2006 : Roger-Henri Guerrand/École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville. Vive l’hédonisme démocratique !, PARIS, Éditions Recherches, 2006.


GUERRAND, Roger-Henri; PAQUOT, Thierry, 2009 : Les lieux – Histoire des commodités, Editions La Découverte, Collection La Découverte-Poche, 206 p., 2009.


GUERRAND, Roger-Henri, 2010 : Origines du logement social en France, Tome 1, Éditions de La Villette, 2010, 288 p. .

Le livre « RHG / ENSAPB – Vive l’hédonisme démocratique ! », paru octobre 2006, est un recueil regroupant 70 contributions de différentes natures (textes, dessins, articles, photos, plans… ).

Il est édité par l’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE PARIS-BELLEVILLE et met en avant l’esprit de l’école ainsi que les apports d’un homme, l’un de ses enseignants fondateurs en 1969, Roger-Henri GUERRAND.

Roger-Henri GUERRAND, né en 1923 à Sarrebruck et décédé en 10 octobre 2006 à Rennes, est un historien français, spécialiste de l’histoire de la vie quotidienne en milieu urbain.

A PARIS BELLEVILLE il enseigne l’histoire du logement populaire et du logement social ainsi que d’histoire du « cadre de vie »

«Je ne peux concevoir l’histoire autrement que dans ce mélange des mentalités, d’histoire culturelle, d’histoire des sensibilités, bref, ce que je désigne par « histoire du quotidien » »

Cette sensibilité à la quotidienneté et à l’importance des apports issus de son étude se retrouve dans son enseignement et son approche pédagogique :

« La vie quotidienne doit être doit être le pain de nos études. C’est à partir du contact répété, journalier, que nos étudiants ont avec les réalités de tous les jours, que nous devons les amener ailleurs. »

Comme LÉVI-STRAUSS et d’autre à la même époque, il met en avant le lien qui existe entre organisation spatiale et organisation sociale et sociétale. Et c’est à travers des recherches sur des sujets les plus apparemment banaux (zoos, bidets, lieux d’aisance…) que sans cesse il tente de comprendre les mécanismes de nos sociétés, ceux de la ville moderne, et surtout les imbrications entre les hommes, leurs cultures et leurs espaces. Les espaces parlent des hommes qui les occupent.

« …J’aime bien décortiquer les rouages de l’énorme machinerie urbaine, quelle que soit l ‘échelle : le quartier, le grand magasin, la gare, le logement populaire, l’appartement bourgeois, la villa de banlieue chic, le taudis … »

Pour lui étudier le quotidien est une façon de voir plus loin :

« L’histoire des normes et du confort et leurs répercutions sur le comportements des citadins. … qui dit hygiène dit pudeur, dit intimité, dit sentiment, dit sexualité… »

Il participe donc à l’émergence d’une discipline nouvelle, celle d’une anthropologie de l’espace, terme aujourd’hui très usité.


DEMORY, Josette, 2007 : Les arts menagers, Editions Du May Parenthèse, Collection Reflets du XXe siecle, 2007.

La notion de transdisciplinarité est aussi l’une des clés fondamentales de son travail aussi bien en tant qu’historien qu’en tant qu’enseignant.

En 1969, il participe à la création de l’école de PARIS-BELLEVILLE, qui dans sa présentation met en avant cette notion :

« l’école est issue de l’éclatement de la section « architecture » de l’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTS parce que quelques enseignants et étudiants avaient voulu renoncer à l’académisme, avait voulu convoquer d’autres disciplines que celle du seul projet, que l’on croise les disciplines, que l’on procède par analogie, par enrichissement mutuel, afin de donner la conscience de l’architecture et de ses limites dans ses implications historiques, idéologiques, sociologiques, philosophiques et constructives. C’était déjà l’idée que les disciplines ne progressent que parce que les découvertes sont transposables d’un domaine à un autre… »


Roger Henri GUERRAND défend cette idée :

« Cette imbrication des problèmes ne doit pas effrayer le chercheur ou le détourner de son sujet, mais au contraire, le stimuler dans sa quête d’informations et l’encourager à franchir les limites artificielles de « sa » discipline »

La problématique de l’hygiène, spécialement en milieux urbain est également très présente dans ses recherches. Il est passionné par l’histoire de l’assainissement des grandes villes.


À travers l’histoire de l’hygiène, c’est aussi à celle du confort qu’il donne accès.

Car pour lui la recherche d’hygiène c’est avant tout la recherche du confort. Comme l’émergence des arts ménagers est une possibilité d’émancipation pour les femmes et que les logements sociaux permettent de vivre dans des conditions de confort minimum.

Et la recherche de confort est aussi une recherche de plaisir.

Un plaisir pour tous, à travers les choses les plus simples et les plus fondamentales du quotidien … « un hédonisme démocratique »

MAS E.

 

 


 

COLLECTIF, 2006 : Roger-Henri Guerrand-École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville. Vive l’hédonisme démocratique !, PARIS, Éditions Recherches, 2006.

GUERRAND, Roger-Henri; PAQUOT, Thierry, 2009 : Les lieux – Histoire des commodités, Editions La Découverte, Collection La Découverte-Poche, 206 p., 2009.

GUERRAND, Roger-Henri, 2010 : Origines du logement social en France, Tome 1, Éditions de La Villette, 2010, 288 p. .

DEMORY, Josette, 2007 : Les arts menagers, Editions Du May Parenthèse, Collection Reflets du XXe siecle, 2007.