Richard Buckminster FULLER.

Fuller a fait des études à Harvard dans le MASSACHUSSETTS de 1913 à 1915.

À l’armée en tant que soldat, il sera décoré par la marine américaine pour avoir élaboré un mât avec flèche permettant de repêcher les hydravions.

Avec son beau-père J. M. Hewlett, il fonda en 1922 l’entreprise de construction « Stockade Building System », qui ne devait pour tant exister que peu d’années.

DYMAXION HOUSE

Une maison individuelle dont les plans furent dessinés en 1927, prévoyait 6 pièces triangulaires dans un plan hexagonal ; ce container d’habitation était traversé par un mât central aux canalisations d’approvisionnements intégrées. Le poids de la maison, mobilier inclus, n’était que de 2227 kg pour un diamètre de 15 m et une hauteur de 12 m ; elle était transpor table, démontable et remontable en peu de temps. Plus tard, cette maison devint célèbre sous le nom de 4D-HOUSE et devait représenter le principe technique de base de FULLER consistant à atteindre une utilité maximale avec la plus petite quantité d’énergie et de matériaux possibles à l’aide de toutes les possibilités scientifiques et techniques.

De 1932 à 1935, FULLER fut le fondateur, directeur et ingénieur en chef de la Dymaxion Corporation à BRIGEPORT, dans le CONNECTICUT.

Pendant la guerre, il continua à développer le prototype de son container d’habitation Dymaxion de 1929. L’aspect extérieur fut caractérisé par un plan circulaire, des oeils-de-bœuf ainsi qu’un toit en coupoles plates. Plus tard, Fuller se pencha de plus en plus sur l’examen systématique des constructions de structures por tantes spatiales qu’il était possible d’englober dans des espaces les plus grands possibles, rapidement, à peu de frais et avec une surface la plus réduite possible.


FULLER, Richard Buckminster, 1965 : Geodesic Structures, in Patent 3.197.927, 1965.

LOGEMENT

La maison Dymaxion de FULLER, économe en matière d’énergie, fonctionnelle et peu coûteuse, a suscité beaucoup d’intérêt mais n’a jamais été produite. Ici, le terme «Dymaxion» est utilisé pour signifier en effet une «structure de tenségrité radicalement solide et légère». Une des maisons Dymaxion de FULLER est montrée dans le cadre de l’exposition permanente HENRY FORD à DEARBORN, MICHIGAN. Conçue et développée dans le courant des années 1940, ce prototype est une structure ronde (pas un dôme), qui ressemble à la «cloche» aplatie de certaines méduses. Elle est dotée de plusieurs caractéristiques innovantes, y compris des compartiments de rangement à roulements, et une douche qui réduit la consommation d’eau. Selon Steve CROOKS, biographe de FULLER, la maison a été conçue pour être livrée en deux éléments cylindriques, avec des panneaux internes de couleurs disponibles chez les revendeurs

locaux. Une structure circulaire en haut de la maison était prévue pour tourner autour d’un mât central afin d’utiliser les vents naturels pour le refroidissement et la circulation de l’air.

Conçue presque deux décennies auparavant, et développée à WICHITA, au KANSAS, la maison était prévue pour être légère et adaptée aux climats venteux. Elle devait être peu coûteuse à produire et à acheter, et facile à assembler. Elle devait être produite en usines, mobilisant les technologies et le savoir-faire des ouvriers de l’aéronautique. D’aspect ultra-moderne pour l’époque, elle devait être constituée de métal et revêtue d’aluminium poli. Le modèle de base devait faire 90 m² de surface au sol. En raison de la publicité, il y eu beaucoup de commandes pendant les années d’après-guerre, mais la société que FULLER et d’autres avaient constitué pour produire les maisons connut la faillite en raison de problèmes de gestion.

En 1969, FULLER lança le projet Otisco, nommé d’après son emplacement à NEW YORK.

Le projet mit au point et fit la démonstration de la technologie «jet de béton» utilisée en conjonction avec des pièces en fil métallique recouvertes de maille comme un moyen pratique de produire à grande échelle des structures construites sur site, sans utiliser de moules de coulée, de surfaces adjacentes ou de levage.

La méthode de construction initiale utilisait un pied circulaire en béton dans lequel les points d’ancrage étaient fixés.

Des tubes coupés à la bonne longueur et aux extrémités aplaties furent ensuite boulonnés ensemble pour former un duodeca-rhombicahedron (hémisphère à 22 faces), structure géodésique pouvant s’étendre jusqu’à 60 pieds (18 m).

Le béton fut ensuite pulvérisé sur la structure, constituant une couche qui, une fois solidifiée, pouvait ensuite supporter l’adjonction de béton supplémentaire par une variété de moyens traditionnels.

FULLER fait référence à ces bâtiments comme de monolithiques dômes géodésiques en béton armé.

Le châssis tubulaire s’avéra problématique quand il s’agit d’ajouter fenêtres et por tes, et fut abandonné.

La seconde méthode utilisait une armature de fer placée ver ticalement dans la semelle de béton, puis repliée vers l’intérieur et soudé en place pour créer une structure maillée en dôme et donna des résultats satisfaisants.

Les dômes à trois étages construits avec cette méthode se révélèrent remarquablement solides. D’autres formes, comme des cônes, des pyramides et des arcs se sont montrés tout aussi adaptables.

Le projet fut réalisable grâce à une subvention établie par l’Université de Syracuse et sponsorisée par la «US Steel» (barres d’armature), la «Johnson Wire Corp» (maillage), et «Portland Cement Company» (béton).

La capacité de bâtir de grands complexes soutenant des structures couvrantes en béton ouvrit la voie à la réalisation de projets auparavant impossibles à mettre en œuvre, et est toujours considérée comme l’une des plus grandes contributions de FULLER à l’architecture contemporaine.



Dymaxion Car.

DÔME

C’est ainsi qu’il élabora les coupoles géodésiques dont la base repose sur des surfaces multiples régulières. (Le nom fullerène ou buckminsterfullerène a été proposé par Smalley en hommage à l’architecte Richard Buckminster FULLER (1895 – 1983) qui a inventé le dôme géodésique, une structure à la fois légère et solide, capable de couvrir un maximum d’espace sans supports internes (le 1er dôme a été construit en 1958 à BÂTON-ROUGE et , de nos jours, plus de 300 000 de ces dômes ont été construits de par le monde).

Pour la firme automobile Ford, Fuller bâtit en 1953 une construction circulaire en fibres de verre et plastique polyester. Un an plus tard, pour un restaurant à WOOD HOLE, il créa les plans d’un bâtiment à coupole composé de bois qu’il enroba d’un film de plastique transparent.

Pour la CIE UNION TANK CAR COMPAGNY, à BATON ROUGE en LOUISIANE, il coiffa 117m d’une coupole haute de 36,5m composée de 321 plaques d’acier haxagonales (1958). De même, à l’exposition américaine présentée en 1959 à MOSCOU, on put voir une construction géodésique à coupole de FULLER. C’est la sphère pavillon américain de l’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1967 À MONTRÉAL qui devait devenir sa construction la plus célèbre, sphère dont l’enveloppe de plastique prit feu et se consuma lors des travaux de réparation en 1976.

Ainsi, son projet consistant à recouvrir les maisons de quartiers entiers de telles coupoles perdit pratiquement toutes ses chances d’être réalisé.


Dymaxion House.

TRANSPORTS

Dans les années 1930, FULLER a conçu et construit des prototypes de ce qu’il espérait être un concept plus sûr de voiture aérodynamique, qu’il a appelé la Dymaxion. («Dymaxion» est une

abréviation syllabique de «tension dynamique maximale», ou peut-être de «ion dynamique maximal».).

FULLER a travaillé avec des collègues professionnels pendant trois ans, commençant en 1932 sur un modèle fondé sur les technologies de l’aéronautique. Les trois prototypes de voitures étaient différents de tout ce qui pouvait être vendu à l’époque. Ils avaient trois roues : deux roues motrices à l’avant et une roue directrice à l’arrière. Le moteur était à l’arrière, et le châssis et la carrosserie étaient des modèles originaux.

En ce qui concerne l’aérodynamique, le corps légèrement en forme de larme était assez grand pour accueillir onze personnes et était d’environ 18 pieds (5,5 m) de long, ressemblant à un hybride entre un avion léger (sans ailes) et une camionnette VOLKSWAGEN des années 1950. Les trois prototypes étaient des mini-bus, et le concept devançait de beaucoup le mini-bus VOLKSWAGEN Type 2 conçu en 1947 par Ben PON.

Malgré sa longueur, et en raison de sa conception à trois roues, le Dymaxion pouvait pivoter sur un rayon court et pouvait être aisément stationné dans un espace restreint. Les prototypes se

révélèrent peu gourmands en carburant, avec une consommation d’environ 7 litres pour 100 km.

FULLER a beaucoup investi de son argent pour le projet, en plus des fonds qu’un de ses

collaborateurs amena. Un investisseur industriel a également été très intéressés par le concept.

FULLER anticipa que les véhicules pouvaient rouler sur une route ouverte en toute sécurité jusqu’à environ 160 kilomètres par heure, mais en pratique, ils restaient difficiles à contrôler au dessus de 80 km/h.

Les investisseurs se retirèrent et la recherche prit fin après que l’un des prototypes fut impliqué dans une collision de grande envergure qui entraîna la mor t d’une personne.

En 2007, TIME MAGAZINE décréta que la Dymaxion était l’une des «50 pires voitures de tous les temps». En 1943, l’industriel Henry J. KAISER demanda à FULLER de développer un prototype pour une voiture plus petite, mais la conception de ce véhicule cinq places ne vit jamais le jour.

KHIR

 

 

NEDER, Federico, 2008 : Les maisons de Fuller : la Dymaxion house de R. Buckminster Fuller et autres machines à habiter , PARIS, Infolio, 247 p.

FULLER, Richard Buckminster, 1975 : SYNERGETICS – Explorations in the Geometry of Thinking, MacMillan Publishing Co. Inc. .

FULLER, Richard Buckminster,1967 : An operating manual for spaceship earth, Washington D.C., 1967.

BALDWIN, James Tennant, 1997 : BuckyWorks: Buckminster Fuller’s Ideas for Today, 1997.