MATTA-CLARK, Gordon, 1975 : Conical Intersect, film 16mm, coul, 19’.

Conical Intersect est une performance artistique réalisée par l’artiste Gordon MATTA-CLARK en 1975.


L’ARTISTE

Gordon MATTA-CLARK (1943 – 1978) de nationalité Américaine est le fils du peintre surréaliste Roberto Sebastian ECHAURREN.

Il a suivit des études d’Architecte puis de littérature à la SORBONNE où il prend connaissance des travaux du philosophe situationniste déconstructiviste Guy DEBORD à l’origine du concept du détournement ou de la réutilisation d’oeuvres artistiques dans un nouvel arrangement.

En rapport à l’architecture, l’artiste va entretenir des relations inextricables entre l’espace public et l’espace privé, l’urbanisation et les sites abandonnés dans lesquels il intervient.

IL est suiveur du mouvement conceptuel apparu en 1960 dont Henry FLINT ou Marcel DUCHAMP sont les devanciers.

CONTEXTE HISTORIQUE ET TOPOGRAPHIQUE

Nous sommes en 1975, dans un contexte économique difficile (crise économique 2 ans après le premier au choc pétrolier , les premiers chiffres du chômage sont communiqués, on est 7 ans après mai 68 et la révolution a été consommée, c’est la mort de FRANCO, les architectes comme BOFFIL ou KRIER renouent avec l’architecture classique qu’ils monumentalisent , on est dans une période où le POP ART AMÉRICAIN qui a remplacé le POP ART au début des années 60 tire ses dernières cartouches et termine sa révolution, le CENTRE POMPIDOU de PIANO et ROGERS est en construction, les formes rondes sont encore à la mode et brisent l’austérité du sectarisme angulaire.

L’artiste va se produire lors de LA BIENNALE DE PARIS en 1975 dans un immeuble en phase de démolition en face du CENTRE GEORGES POMPIDOU en construction et de l’appartement de Ghislain MOLLET-VIÉVILLE (critique d’art et fondateur de l’art minimal – conceptuel).


PROCESSUS-INTENTION

Gordon MATTA-CLARK s’inspire d’un film « lumière solide » du cinéaste expérimentaliste Anthony MCCALL ayant pour sujet la source lumineuse et notamment sur la forme du cône lumineux. Il va détruire des morceaux de mur et de plancher dans l’immeuble en déconstruction suivant la forme d’un cône encastré dans la structure en lui donnant une apparence translucide purement physique.

L’artiste va inscrire son travail en permettant d’engager une réflexion sur le statut de la vidéo en tant que trace de l’action comme une œuvre à part entière :

« La vidéo comme trace, la trace comme œuvre »

Gordon MATTA-CLARK Conical Intersect , 1975.

L’outil vidéo utilisé par l’artiste va lui servir de preuve, comme une trace iconique de son action et du processus artistique dont la phase enregistrement fait partie intégrante de l’oeuvre.


RESSENTI

La perception physique du cône translucide en perspective en pied d’immeuble interroge sur la performance du créateur et sa démarche.

L’oeuvre se dévoile au spectateur comme un trompe l’oeil. C’est un travail sur l’imaginaire dont la construction filmée de l’objet fait partie intégrante du projet. La disparition du cône imaginaire sous l’oeil de la caméra pendant la destruction complète de son support agit comme une trace d’un être cher disparu dont on possède la photo.

GOY D.

MATTA-CLARK, Gordon, 1975 : Conical Intersect, film 16mm, coul, 19′

MCCALL, Anthony, 1973 : Line Describing a Cone, film 16 mm, noir et blanc, 30′.

MCCALL, Anthony, 1974 : Cone of a Variable Volume, 1974.

JENKINS, Bruce, 2011 : Gordon Matta-clark: Conical Intersect, Afterall Publishing.

WALKER, Stephen, 2009 : Gordon Matta-Clark: Art, Architecture and the Attack on Modernism, I.B. Tauris.