RICCIOTTI, Rudy, 2006 : MUCEM, MARSEILLE FRANCE. RIVIERE, Georges-Henri : Musée National des Arts et Traditions populaires, PARIS, FRANCE.

En préambule je vais définir ce qu’est un musée en France pour le code du patrimoine :

«Est considérée comme musée, au sens du présent code, toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisée en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public. «

En règle générale chaque musée est consacré à un thème particulier, pour ceux qui nous intéressent aujourd’hui c’est l’ethnologie, l’étude scientifique des activités des sociétés dans l’ensemble de leurs activités.


LE MNATP de Jean DUBUISSON.

A l’occasion de l’exposition universelle de 1878 à PARIS des objets originaires des colonies mais aussi d’EUROPE sont présentés au public. L’intérêt suscité incite le professeur Ernest HAMY de fonder « Le musée d’ethnographie du Trocadéro « dans le bâtiment construit par l’architecte DAVIOUD. Six ans plus tard est rajoutée une salle de FRANCE à l’initiative de son conservateur Armand LANDRIN.

Après la démolition du palais du TROCADÉRO en 1935 est construit le palais de CHAILLOT en 1937 par les architectes AZEMA , CARLU et BOILEAU qui va accueillir le nouveau « Musée National des Arts et Traditions Populaires» sous la direction de Georges-Henri RIVIÈRE qui va associer l’histoire et l’archéologie à l’ethnographie, le ministre Jean ZAY du front populaire ayant favorisé sa réalisation.

En 1954 le MNATP est transféré dans le « Palmarium « du bois de BOULOGNE. Cette serre de fer et de verre n’étant pas adaptée, elle est démolie et sur son emplacement les architectes DUBUISSON, élève de Le CORBUSIER et JAUSERAND construisent un nouveau bâtiment moderne plus conforme à l’usage d’un musée, le LOUVRE du peuple selon l’expression de RIVIÈRE, le chantier se termine en 1969 mais l’ouverture n’intervient qu’en 1972 pour un public de spécialiste. Ce n’est qu’en 1975 que la muséographie de Georges-Henry RIVIÈRE s’adresse au grand public et que Philippe RICHARD crée la première base de données informatisées ancêtre du site Mérimée du MINISTÈRE DE LA CULTURE.

C’est en 2001 que le projet de création d’un MUSÉE DES CIVILISATIONS DE L’EUROPE ET DE LA MÉDITERRANÉE, en lien avec le MUSÉE DU QUAI BRANLY, voit le jour en réponse au désintérêt croissant et à la baisse de fréquentation du MNATP.

Le travail de son directeur Michel COLARDELLE, spécialiste du moyen âge, a enfin aboutit, lui qui se battait depuis 1996 pour expliquer le délabrement de son établissement. Il deviendra en toute logique le directeur du Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée MuCEM bâti par l’architecte RICIOTTI.

Le programme est élargi du moyen âge à l’époque contemporaine mais aussi sur le fond puisqu’il ne doit pas se contenter de la culture populaire mais également l’histoire de la ville, de la campagne, des civilisations et de l’ensemble des sciences sociales.

Ce musée est innovant aussi bien architecturalement que sur son fonctionnement interne, en effet il est conçu sur le principe de la synthèse des informations et plus sur la thématique comme les anciens musées. La recherche est donc indispensable pour avoir une réflexion sur la société entre culture matérielle et immatérielle.

Pour répondre à ces demandes il faut à nouveau déménager et c’est MARSEILLE qui est choisie, pour sa centralité géographique des thèmes abordés.

En 2005 le MNATP est définitivement fermé au public ce qui permet de préparer la mise en œuvre du projet pour les équipes de conservation. Une partie est directement installée à MARSEILLE pour organiser la première exposition dans la Tour du Roy René au Fort Saint-Jean à l’entrée du vieux port.

Depuis de manque de financement, en appel d’association sur la légalité du permis de construire, d’abandon de la participation du CNRS, le projet qui doit être fini pour 2013 l’année européenne de la culture pour MARSEILLE prend du retard.

De son côté le conseil scientifique continue à travailler il est composé de plus de soixante dix membres venant d’horizon différent comme : Le centre d’étude Slaves, la Grèce, la Syrie, la Tunisie, l’IDEMEC, le CERLIS (liens sociaux), le laboratoire de communication d’AVIGNON…mais aussi des partenariats permanents ou ponctuels.

Pour le bâtiment lui-même Rudy RICCIOTTI a dessiné un cube de verre légèrement aplati entouré de dentelle de béton sur six niveaux de 15 000m2 d’exposition et un auditorium de 400 places pour 146 millions d’euro.

Ce bâtiment complémentaire du MUSÉE DU QUAI BRANLY et de la CITÉ NATIONALE DE L’HISTOIRE DE L’IMMIGRATION permettra de transmettre les valeurs qui fondent les civilisations. Face aux puissants mouvements de replis identitaires qui caractérisent le monde contemporain, la création de lieux voués à un authentique dialogue entre les cultures apparaît indispensable.


Le MuCEM de Rudy RICCIOTTI.

« La ville-monde ne serait rien d’autre que cette multiplicité des musées qui l’exprime et ainsi chaque musée, du haut de sa singularité discernable, exprimerait tel point de vue sur la Ville, suivant telle perspective. Celle de sa collection aujourd’hui exposée. Mais en même temps, la Ville n’étant que ce réseau, chaque musée exprimerait un certain état historique du réseau des collections. Les musées, devraient alors nécessairement s’entre’exprimer, l’état des collections exprimées étant relatif à toutes les autres expositions. «.

Jean-Louis DEOTTE « l’idée de musée « 1995 L’Harmattan

COLLIN A.

DUBUISSON, Jean, 2001 : Un musée : Pour qui ? Pourquoi ? Comment ?, in Architecture et musée, Éditions LA RENAISSANCE DU LIVRE, p25.

Collectif, 2001 : ARCHITECTURE et MUSEE L’esprit des Choses Actes du colloque organisé au Musée ROYAL de MARIEMONT, Éditions LA RENAISSANCE DU LIVRE.

ARDENNE, Paul, 2004 : Codex Rudy Ricciotti, éditions Birkhauser, Ante Prima, 2004.

DEOTTE, Jean-Louis, 1995 : Le passage Hubert Robert, in L’idée de Musée, Musée de Valence, 1995.