ROCHE, François, 2002 : Maison Barak, SOMMIERES, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, PAVILLON DE L’ARSENAL.

SEVRE Julie

ROCHE, François, 2002 : Maison Barak, Sommiéres, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

« ROCHE a construit la BARAK de son AMI ».

Le client Ami Barak, ex directeur du FRAC du Languedoc-Roussillon ayant fait émerger de nombreux artistes, a souhaité faire construire une maison individuelle dite d’expérimentation et a fait confiance à François Roche à ArchiLab pour la première construction de ce dernier. Les longues discussions entre l’agence R&Sie et la famille Barak ont permis de générer une élaboration programmatique simple de maison individuelle permettant des échanges et un mode relationnel bien défini plus qu’un mode esthétique ou un fantasme d’architecte ou d’artiste. Pour l’architecte, ce système de commande privée pour une maison individuelle permet une meilleure temporalité dans l’élaboration du projet grâce à ce processus de dialogue qui est pour lui fondamental, à l’opposé du concours. La question a été de « trouver la substance du programme par le contexte lui même ». L’architecture se voulait radicale, mais le site étant situé à 500 m du château médiéval de Sommières et donc protégé par les monuments historiques, il a fallu générer une attitude vis à vis des administrations.

L’équipe R&Sie/entreprise/médias (par le biais d’une revue) a développé un permis de construire ambigu où l’on voyait une motte de terre plantée de végétation locale pour contourner la censure. L’écologie a été la stratégie adoptée pour passer la barrière administrative et ainsi ouvrir la porte sur une création plus « ambiguë, hybride, artificialisée ».

Le terrain mesure 1500 m2 et est très accidenté avec un mur de 4m de haut créant un cisaillement au centre de la parcelle et beaucoup de pierre empêchant d’aplanir le terrain. L’architecture devait donc « absorber » cette différence de niveau et se générer à partir de la topographie même, en être issue. Le client souhaitait une maison non figée qui pourrait se modifier en fonction de l’évolution familiale ; les architectes ont donc créé une maison de 165 m2 habitables et 70 m2 simplement couverts permettant un hypothétique agrandissement « furtif », sans que ça ne se voit, des espaces intérieurs à « coloniser » à l’abris des regards. La morphologie de l’enveloppe a été créée de manière aléatoire par des logiciels sur ordinateurs dans lesquels sont entrés des programmes et des données géométriques orthonormées et sur la topographie. Il en résulte une forme déformée (en distorsion spatiale) au centre associée dans l’interstice entre deux espaces orthonormés suivant la cassure du site, il s’agit d’un « scénario de pliages » qui montre comment la morphologie du terrain justifie elle même de son mode d’occupation.

Pour François Roche, l’informatique n’est pas simplement un outil de représentation, elle permet de faire des formes que l’architecte ne contrôle pas forcément et cette perte de contrôle permet de sortir des « beaux arts et du coup de crayon » en les substituant par la « chimie de l’aléatoire ». On trouve 7 pièces organisées en zone jour/nuit et articulées par un escalier lieu de vie les mettant en relation du niveau 0 au niveau -4. L’enveloppe est faite d’une toile en maille plastique verte dont chaque panneau a été découpé d’après un plan imprimé à l’échelle 1. L’apparente fragilité de l’habitation et le sentiment éphémère est en fait plus résistante que le béton ou le parpaing et durable grâce à la toile perforée.

L’architecte parle de maison « furtive » car elle ne se voit pas et au dernier moment « on la prend en pleine figure » et la définit aussi comme « non cohérente au sens structuraliste et faite de paradoxes » mais pleine de rapports qui produisent des échanges entre le dedans et le dehors. Les images de départ pour la création ont été du plastique protège-lapin et l’avion F117 plus économique que son prédécesseur mais moins romantique car issu directement de ce pourquoi il a été programmé et c’est ce processus qui a guidé la conception de l’habitation jusqu’à sa réalisation.

ROCHE, François, 2002 : Maison Barak, SOMMIÉRES, FRANCE, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

ROCHE, François, 2002 : Maison Barak, SOMMIÉRES, FRANCE.

ROCHE, François : http://www.new-territories.com/