RICCIOTTI, Rudy, 2007 : Le Pavillon Noir – Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, PAVILLON DE L’ARSENAL.
PUIGSEGUR Erwan RICCIOTTI, Rudy, 2007 : Le Pavillon Noir – Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal. Un architecte gothique du XXIe siècle. Cet édifice est situé dans un système urbain remarquable, dans un quartier à la narration et les qualités d’un Aix-en-Provence du XVIIIe siècle. Ce bâtiment vient s’inscrire dans un site qui produit une rupture d’échelle morphologique avec le système urbain du Aix-en-Provence traditionnel. On remarquera dans ce système la dimension de la voierie qui ne mène réellement sur rien, un espace public disproportionné (place F. Mitterand), et le dimensionnement du bâti environnant grotesque. Du coup, ce bâtiment semble comme s’intégrer dans un environnement chaotique. Quelles sont les alternatives à travailler avec les peaux ? Comment répondre à un bâtiment vouer à la danse et au spectacle ? Bien entendu, répondre à cela entraîne le fait que l’espace doit être dédié à une certaine modularité. Le plan libre semble être alors le meilleur compromis. « Retrouver le plaisir des façades porteuses »… Un Leitmotiv alors légitime pour un programme tel que celui-ci puisqu’il développe ces fameux espaces plans. Mais cette œuvre ne se limite pas à cette particularité. Cette façade dialogue avec l’intérieur et l’extérieur à travers l’expression de ces vides, comme une « citrouille vide que l’on utiliserait comme lanterne ». Et au delà de cet expression d’une force certaine, elle vient démontrer que les mathématiques peuvent magnifier l’œuvre dans un dialogue hystérique avec l’art et l’esthétique (une violence que Rudy Ricciotti revendique). En effet, la réponse de cet objet architectural rythmé et dansant dans son immobilité est aussi structurelle. Ainsi, on remarquera l’expression des schémas statiques de l’ingénierie qui viennent donner vie à l’architecture. Car après tout, « rien ne justifie en réalité un dimensionnement constant de bas en haut », « le rationalisme en architecture n’existe pas ». Les moments aux encastrements et les sollicitations axiales sont donc récupérés par les différentes inerties variables produites par le béton « coulé dans le vide ». Ce débat sur les façades porteuses semble pour lui un combat de doctrine, influencé par le discours d’une violence à priori entendue véhiculée par le matériau béton. Pour ma part je pense que l’on pourrait rapprocher son travail de l’œuvre des Gothiques. Les bâtisseurs des cathédrales poussaient à l’extrême les limites constructives du matériau pour atteindre leur quête de hauteur afin d’atteindre Dieu. Malgré les motivations bien différentes de Rudy Ricciotti , on remarquera la mise en exergue de la technologie chez lui. « L’œuvre des maçons et menuisiers » est alors une œuvre « High tech » malgré qu’il revendique l’utilisation d’un savoir faire passé. Mais n’est-ce pas la réinterprétation de l’histoire et des savoirs passés qui permet une part de la création ? En cela, je rapprocherais cet édifice du travail de Sou Fujimoto, Yasuhiro Yamashita (travail sur l’enveloppe structurelle et fonctionnelle (keyword create concept)), ou encore, plus connu en Europe, Gaudi (dentelle de pierre structurelle), Toyo Ito (avec ses artefacts tel que la galerie Serpentine), ou Lord Norman Foster dans une certaine mesure… RICCIOTTI, Rudy, 2007 : Le Pavillon Noir – Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal. RICCIOTTI, Rudy, 2005 : Le Pavillon Noir – Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence, AIX EN PROVENCE, FRANCE. RICCIOTTI, Rudy : http://www.rudyricciotti.com/
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