DE PORTZAMPARC, Christian : Tour LVMH, NEW YORK, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, PAVILLON DE L’ARSENAL.

MAZARI Malek

DE PORTZAMPARC, Christian : Tour LVMH, New York, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

C’est en 1994 que le groupe français LVMH (Louis Vuitton – Moët Hennessy), fait la commande à Christian De Portzamparc, d’un building à New York, qui abritera le siège de la marque, outre Atlantique.

Vuitton achète un terrain étroit, à l’angle de la 57ème et de Madison Avenue, à côté d’une petite maison et entre un ancien bâtiment de briques appartenant à une banque, et l’immeuble Chanel.

Le groupe LVMH offre carte blanche à Portzamparc pour la réalisation de cette tour. Portzamparc doit ainsi composer avec les seules règles d’urbanisme du « zoning code » New-Yorkais, qui impose une construction des gratte-ciels en « escalier », avec un retrait appelé « recess » qui peut cependant se trouver que sur un point du bâtiment, et non sur la totalité de la périphérie de la tour. Cette précision est capitale pour Portzamparc qui décide alors de faire une ligne de retrait oblique et verticale, afin de se démarquer de la tour Chanel dont la construction classique présente une tour sur deux paliers. De plus l’immeuble en face de la parcelle loge la tour IBM qui est une tour noire. Ainsi une construction classique en verre ne ferait que refléter la tour IBM. L’architecte propose alors de faire une tour à plusieurs facettes, qui se détourneraient de la tour IBM, afin de limiter ses reflets et de capter le soleil. Cette solution permet également d’avoir des vues biaises et des perspectives sur la 57ème rue.

Dans un premier temps, Portzamparc, propose un empilement de volumes, dont la base serait la boutique (town house), le tronc abriterait les bureaux, et le chapiteau serait une salle exceptionnelle avec une grande hauteur, et qui offrirait une vue imprenable sur Manhattan. Il nomme cette salle, la « Magic Room ».

Après une deuxième réflexion, l’architecte décide de garder cette disposition mais préfère donner à la tour, une unité verticale qui se ferait par une ligne de retrait, ou « ligne de recess » qui irait de la base au sommet, conformément au « zoning code » de New York.

Cette unité de façade est accentuée par le vitrage continu avec une menuiserie intérieure et des planchers fin en façade (rendu possible par des poteaux porteurs en retrait de la façade) qui deviennent presque invisibles.

Le traitement du vitrage est aussi capital dans le projet puisqu’on a une alternance de vitres sablées, blanches qui apportent de la lumière et des vitres complètement transparentes, légèrement et irrégulièrement striées afin d’avoir un jeu de luminosité dans les bureaux.

La nuit, la tour présente diverses ambiances grâce aux textures différentes du vitrage et aux lumières de la rue. La Magic Room, au sommet est éclairée de l’extérieure, par les lumières de la ville qui s’y infiltrent.

Dans sa conférence, Portzamparc traite ainsi la naissance et l’évolution du projet, à travers le temps, et à travers les différents problèmes rencontrés au cours de sa réalisation. Il développe richement l’aspect extérieur de la tour, sa relation avec les autres gratte-ciels environnants et son emprise dans la rue. Il ne porte cependant pas une grande importance à l’organisation intérieure de la tour, dont il n’a pas eu la charge. Il développe avec attention les contretemps divers, subis, tels que la difficulté à convaincre les assurances américaines de prendre en charge des nouveaux systèmes constructifs et d’assemblage ou encore le protectionnisme américain qui contraint à se fournir auprès des fournisseurs locaux, dont les tarifs pratiqués sont excessivement élevés.

Portzamparc a tout de même réussi à imposer son idée dans un univers régit par des règles commerciales et il a su détourné avec succès le zoning code américain, afin de se démarquer des buildings voisins. La tour LVMH se dresse comme le flambeau du renouveau des buildings New Yorkais, dont la créativité et l’audace s’étaient essoufflées après les années 1940.

DE PORTZAMPARC, Christian, 2000 : Tour LVMH, NEW YORK, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

DE PORTZAMPARC, Christian, 1999 : Tour LVMH, NEW YORK, USA.

DE PORTZAMPARC, Christian : http://www.chdeportzamparc.com/