KOOLHAAS, Rem, 2006 : Junkspace, Ed. QUODLIBET.

LAPOSTOLLE Rémi

 

KOOLHAAS, Rem, 2006 : Junkspace, Ed. QUODLIBET.

 

Le terme de Junkspace énoncé par Rem KOOLHAAS est le résultat d’une transposition de l’idée de “junkfood” aux domaines de l’architecture et de l’urbanisme. Dans ce résumé je propose de définir ce qu’est Junkspace et en quoi notre site pour ce concours en est la parfaite illustration.

 

Le mot anglais “junk” possède plusieurs significations : détritus, bric à brac, désordre… Junkspace est donc souvent considéré comme un espace incompréhensible et aberrant. Mais KOOLHAAS le présente comme l’essence de notre époque, un produit du XXe siècle qui atteint son apothéose au XXIe siècle.

 

Junkspace est un espace ni public ni privé mais plus un espace public de plus en plus privatisé, un espace interstitiel envahit par les marchandises.

 

Le shopping a donc une grande importance dans Junspace et a envahit toute notre architecture (KOOLHAAS prend l’exemple du MUSÉE GUGGENHEIM DE BILBAO dont l’organisation générale rappelle celle d’un centre commercial). Le shopping a créé un espace sans cohérence et notre erreur est souvent de penser qu’il a un jour cherché à en avoir.

 

Cet espace sans cohérence qu’est Junkspace est un “véritable triangle des bermudes du concept“. Junkspace est donc un espace très difficile à appréhender, il nous perd, nous rend incertain d’où nous sommes et d’où nous allons. C’est aussi un espace presque impossible à représenter. Ce chaos peut aussi être expliqué par l’organisation de ses formes. En effet, Junkspace remplace la hiérarchie par l’accumulation et la composition par l’addition.

 

Junkspace est souvent décrit comme un espace de flux mais il est plus une toile d’araignée où chaque trajectoire est unique. Son anarchie est pour KOOLHAAS la dernière expérience de liberté.

 

Junkspace peut évoquer un paysage autrefois ordonné secoué par un séïsme. Nous devons retenir qu’en réalité il n’a jamais été ordonné et nous nous trompons en essayant d’y voir un désordre passager et rattrapable.

 

Suite à cette définition on peut donc facilement affirmer que notre site est un véritable Junspace puisqu’il illustre chacune de ces caractéristiques. Il est totalement imprégné du shopping et la consommation est son essence. Cet espace est tout à fait représentatif de l’accumulation et de l’addition présentées par KOOLHAAS. Ce site est également très difficile à représenter à cause de tous ces niveaux superposés. L’ensemble de ces circulation représentent une véritable toile dont les possibilités de trajets sont infinies.

 

KOOLHAAS, Rem, 2002 : Junk Space , in Octobre 115,MIT PRESS pp. 721.

 

KOOLHAAS, Rem, 2006 : Junkspace, Ed. QUODLIBET.