STEINMANN, Martin, 2001 : Matière d’Art : Architecture contemporaine en Suisse, Centre Culturel Suisse à Paris / ITHA Institut de Théorie et d’Histoire de l’Architecture de LAUSANNE , BIRKHÄUSER.

FEUGERE Pierre

STEINMANN, Martin, 2001 : Matière d’Art : Architecture contemporaine en Suisse, Centre Culturel Suisse à Paris / ITHA Institut de Théorie et d’Histoire de l’Architecture de Lausanne , Birkhäuser.

Ce livre traite des fondements, de l’approche théorique ainsi que des caractéristiques physiques de l’architecture contemporaine Suisse. Il débute par une conversation avec le critique Martin Steinmann, et nous propose ensuite un échantillon de la production des grandes figures de cette architecture, accompagné de réflexions sur les thèmes qu’elle aborde.

On comprend que l’architecture Suisse actuelle est une héritière de l’architecture moderne, le pays ayant été épargné par la guerre, il n’a pas connu de rupture profonde. La théorisation devient la base de la conception architecturale, quand dans d’autres pays elle est rejetée. Steinmann aborde d’abord l’importance du contexte chez les architectes suisses, qui ne se contentent pas de reprendre la morphologie du terrain où d’en « citer » des éléments, mais de créer un dialogue entre le bâtiment et son contexte, parfois même par la rupture, le bâtiment s’impose alors comme entité et crée un nouveau rapport au paysage. La conversation se poursuit sur la place de l’image dans l’architecture contemporaine suisse, on voit que l’on s’intéresse plus ici à la « structure de l’image » qu’à la référence elle-même, les suisses sont dans une démarche analytique du projet, où chaque élément construit doit être intelligible, on doit comprendre « comment c’est fait ». Mais cette architecture ne se réduit pas à la simple expression des éléments construits, elle cherche l’unité par la mise en place d’une « forme forte » qui vient créer un événement et qui porte le sens de ce que les éléments de la construction ne pourraient véhiculer d’eux même.

On comprend alors qu’un bâtiment « bien construit » ne se suffit pas à lui-même et qu’il doit être porteur de sens. Inversement, la présence physique concrète due à l’intelligibilité des matériaux empêche que les formes ne disparaissent dans leurs significations. C’est grâce à cela que l’architecture peut être considérée comme un Art. Les architectes suisses sont très attachés à l’utilisation de matériaux banals car ils aident à l’appropriation du bâtiment, ils tentent de trouver de nouvelles manière de les utiliser, non-pas pour rechercher l’originalité mais pour provoquer des expériences sensorielles qui viennent alors accrocher l’imaginaire du passant où de l’usager. La dimension physique est donc plus que jamais présente dans les constructions suisses, on cherche une vibration qui porterait des « significations transcendantales ».

STEINMANN, Martin, 2001 : Matière d’Art : Architecture contemporaine en Suisse, Centre Culturel Suisse à Paris / ITHA Institut de Théorie et d’Histoire de l’Architecture de Lausanne , Birkhäuser.