SADAR VUGA ARHITEKTI, 1999 : La Chambre de Commerce et d’Industrie, LJUBLJANA, SLOVÉNIE.

FONTANA Laure

SADAR VUGA ARHITEKTI, 1999 : La Chambre de Commerce et d’Industrie, LJUBLJANA, SLOVÉNIE.

Le 26 mars 1999, la nouvelle CHAMBRE DE COMMERCE DE D’INDUSTRIE DE SLOVÉNIE est inaugurée. D’une superficie totale de 18.189 mètre carré ce bâtiment s’impose comme un nouveau repère dans la capitale slovène.

Il se veut symboliser l’état de la SLOVÉNIE actuelle. Certes jeune et petite la SLOVÉNIE n’en reste pas moins aux yeux de ses politiciens de sa population et ici de ses architectes, un pays alerte, réactif, poussé par une volonté de s’ouvrir et de se développer. La CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE doit symboliser cette avancée. Grand complexe ouvert, elle se caractérise par une forte volonté d’intégration dans le panorama global. Réalisé avec des matériaux et des équipements presque tous slovène, le bâtiment constitue une vitrine du potentiel du pays. De plus, cet édifice va s’avérer capable de donner une nouvelle impulsion à la SLOVÉNIE car il va regrouper un flux de capital et générer de nouvelles activités.

Le but est que cette architecture, cet objet construit réponde « aux dynamiques d’une économie globale ». Ainsi les architectes partent d’une réflexion sur la fonction de l’édifice à savoir l’économie, pour arriver à un concept fondateur du projet. « Si les dynamiques d’assimilation et de consommation suivent certaines logiques, pourquoi ne pas tenter d’adapter la production de l’architecture à ces logiques ». Ainsi de manière plus globale on peut se demander comment la fonction de l’édifice que nous allons concevoir peut engendrer sa forme ou plus généralement son concept. Comment l’architecture d’une école d’architecture se distingue d’une autre architecture. Doit-on pouvoir se rendre compte que nous sommes dans cette école sans qu’on nous l’indique ? Doit-on pouvoir comprendre de l’extérieur la fonction de notre édifice ?

Le processus de construction de ce projet part d’une critique de l’existant. Pôle multifonctionnel, la CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE regroupe diverses activités allant des conférences, aux séminaires en passant par les réunions de travail ou les activités éducatives. Divisé en sept lieux différents, la communication et l’efficacité de l’ancienne CHAMBRE en étaient largement affectés.

De même notre école d’architecture se doit d’être un pôle pluridisciplinaire capable de générer toutes sortes d’activité liés à l’architecture. Tout ces pôles regroupés devront pouvoir communiquer de manière fluide afin d’engendrer des échanges, des relations, un enrichissement. Les architectes vont donc s’attacher ici à améliorer la communication employés/employés entre les différents sous-espaces mais aussi la communication employés/clients. Pour cela ils divisent le bâtiment en deux parties qui restent communicantes. Une zone de bureau et une zone semi-publique regroupant toutes les autres fonctions interactives de l’édifice. Cette zone comparée à l’autre beaucoup plus rigide et cadrée, est traitée de manière plus déstructurée pour attirer les regards, pour créer une accroche depuis la rue et inciter les personnes à rentrer.

La partie des bureaux est en béton et comporte huit étages, la partie en acier, moins conventionnelle consiste en six boites posées les unes sur les autres. Il en découle une impression de blocs superposés. Ils divisent la façade en plusieurs parties et instaurent un jeu entre transparence et opacité. Sur la partie supérieure, on retrouve un jeu entre vide et plein car, à certain endroit, les cadres des blocs sont conservés bien qu’ils n’engendrent aucun lieu couvert. La structure des six boîtes est donc clairement mise en avant afin qu’on puisse lire facilement le bâtiment et les différents espaces qui le composent. De plus cela renforce le décalage de chaque « compartiment » et l’aspect « moins conventionnel » de cette façade. Pour les architectes « les boîtes en vert santé entassées l’une sur l’autre qui forment ensemble la façade sont presque surréalistes par une grise journée d’hiver. » Le projet ressemble à un modèle réduit à l’échelle 1.

La structure fait donc partie intégrante du projet, ils n’ont pas cherché à la cacher mais elle s’est imposée d’elle-même comme vecteur de lisibilité de l’édifice.

SADAR VUGA ARHITEKTI, 1999 : La Chambre de Commerce et d’Industrie, LJUBLJANA, SLOVÉNIE.

SADAR VUGA ARHITEKTI, 2001 : CCIS, in VERB PROCESSING ARCHITECTURE BOOGAZINE, Editions ACTAR, BARCELONE, p144-161, p208-219.