MOUSSAFIR, Jacques, 2003 : Unité de Formation Recherche ARTS, UNIVERSITE PARIS 8 VINCENNES, SAINT-DENIS, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, PAVILLON DE L’ARSENAL.

PALLOT Camille

MOUSSAFIR, Jacques, 2003 : Unité de Formation Recherche ARTS, Université Paris 8 Vincennes, Saint-Denis, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

Jacques Moussafir fonde son agence parisienne en 1993 et remporte le concours pour l’UFR Arts en janvier 1998, en collaboration avec Bernard Dufournet. Ce projet consistait à réhabiliter l’ancienne bibliothèque de l’université Paris 8 en une école de tous les arts. Pour lui, il s’agit d’un projet de mise en sécurité de l’édifice.

Le bâtiment existant présentait des inconvénients (peu d’inertie acoustique, apparence extérieure pauvre et très compacte, problème de lumière en fond de plateau) mais également un avantage dont Jacques Moussafir a su tirer profit, à savoir un plateau libre sans contraintes structurelles et des façades non porteuses.

Il aborde dans cette conférence quatre thèmes par rapport au projet, ces thèmes semblent en effet devoir être pris en compte.

Tout d’abord, il évoque le parcours et la séquence à vivre en pratiquant l’édifice. Le projet en lui même résulte déjà d’un parcours, celui d’une réflexion : prenons en compte la morphogénèse et la structure, secouons les salles, ajoutons des espaces servants puis des circulations traitées comme des éléments positifs, des sas à chaque pièce, enfin trouons de manière à faire communiquer les différents espaces entre eux.

Les pièces sont disjointes les unes des autres et disjointes des circulations, par des biais utilisés par les fonctions servantes, pour une perte des repères. Il faut reconstituer le chemin par des vues des espaces différenciés. Le but étant de relativiser les espaces les uns par rapport aux autres. La séquence visuelle –circulation colorée, sas serré, salle de cours blanche bien plus large- contribue à cela.

Jacques Moussafir s’inspire de la théorie des fractales de Mandelbrot, autrement dit l’infini contenu dans le fini. Son principe pour l’UFR Arts est de densifier à l’intérieur jusqu’à multiplier les surfaces en gardant une forte unicité des espaces. C’est l’une des forces de ce projet.

Ensuite, il aborde la matérialité et la couleur : le parti pris est de jouer sur les pleins et les vides du volume mais pas seulement. Ce projet devient riche par des prises de position sur le contraste et le paradoxe. Je parle ici du fait que les vitrages sont fixes et les ouvrants sont pleins ou encore que la masse est obtenue avec du léger. La couleur, ou plutôt les couleurs des espaces et de la signalétique sont réfléchies par discipline, au final la déambulation dans le bâtiment est un cheminement à travers le spectre lumineux.

Enfin il s’intéresse la représentation et l’image : il nous apprend que l’image 3D a un double objectif, elle sert à visualiser le projet, en trouver sa logique et elle sert également à communiquer le projet. Attention l’image n’est pas un substitut de la réalité mais une anticipation. Elle sert à mettre en valeur les gestes forts du projet, elle doit être suggestive.


On peut ajouter que Jacques Moussafir tient compte de l’environnement dans lequel se trouve l’édifice, et bien que le milieu soit défavorisé l’architecte offre un riche projet, pas clinquant mais savamment réalisé.

« L’architecture est un match de ping-pong parfois peut devenir un match de boxe mais c’est rare. »

Jacques Moussafir, à propos de ses collaborations.

MOUSSAFIR, Jacques, 2003 : Unité de Formation Recherche ARTS, UNIVERSITÉ PARIS 8 VINCENNES, SAINT-DENIS, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

MOUSSAFIR, Jacques, 2000 : Unité de Formation Recherche ARTS, UNIVERSITÉ PARIS 8 VINCENNES, SAINT-DENIS, FRANCE.

MOUSSAFIR, Jacques : http://www.moussafir.fr/