FRANÇOIS, Edouard, 2006 : Hôtel Fouquet’s Barrière, PARIS, FRANCE, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, PAVILLON DE L’ARSENAL.

MIECAZE Laurine

FRANÇOIS, Edouard, 2006 : Hôtel Fouquet’s Barrière, Paris, France, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

L’histoire de ce projet commence par une commande de la façade du 6eme palace parisien à Edouard François, architecte dit contemporain qui travaille aussi bien dans le domaine du social que du luxe, du design que de l’urbanisme du privé que du public.

Tout d’abord il faut expliquer le contexte de la commande, l’Hôtel Fouquet’s est un très grand palace parisien avec un client exigeant situé entre les champs Elysée et l’avenue Georges V, c’est donc un lieu prisé, convoité et qui doit refléter le prestige parisien, le projet s’annonce délicat.

Edouard François plutôt que de changer unique l’épiderme de l’ensemble des bâtiments propose une commande totale de l’hôtel. Et c’est ainsi que la conception architecturale du Fouquet’s lui est confié selon la procédure du « shell & core » c’est-à-dire volumétrie extérieure et fonctionnement général de l’hôtel.

Dans son projet Edouard François va jouer sur le thème de « l’architecture et décoration », disposant d’un ensemble de sept ilots hétéroclite, avec des niveaux qui ne coïncident pas, un problème de rythme, un immeuble intouchable car il fut primé grand prix de Rome, son objectif va être d’unifier les sept ilots pour en faire une unité et repositionner le Fouquet’s comme un nouveau bâtiment emblématique.

La façade étant un élément de décor, aspect visuelle extérieure du projet, et se trouvant face à bâtiment haussmannien à très forte physionomie, il utilise cette dominante comme élément à répéter, amplifier, anamorphoser. La façade du restaurant Fouquet’s va être coupée,collée et déployée sur l’ensemble des ilots. Un décor en 3D déplié forme la nouvelle peau et identité du palace créant un abîme entre l’architecture du bâtiment et ce nouveau décor, peut être l’abîme de l’architecture. Un travail de percement va se faire ensuite de manière aléatoire en ne prenant pas compte le « décor », créant ainsi un déséquilibre visuel, une dissonance entre décor et ouvertures.

La forme et le décor n’étant pas très intéressant ceux-ci disparaissent derrière une matière brute et monochrome, de l’ardoise, et des percements décrochés du décor comme des boites à reflets.

Dans ce même esprit de papier peint 3D déployé sur les façades, il traite les façades de la cour avec une accumulation de branches en aluminium, le restaurant se retrouve dans un écrin de branchages gris et brillant qui contre l’exubérance de son intérieur.

C’est par la dissimulation du « trop » que s’exprime la grandeur du projet, redonnant une sobriété et une clarté presque aveuglante.

Pour conclure, Edouard François redonne une identité au Fouquet’s, bâtiments singuliers et variés par la technique simple du «MURER_TROUER», en désacralisant l’architecture classique en un papier peint en 3D déployé, vulgarisé. Les ouvertures viennent comme des tableaux en 3D sur ce papier peint. Cependant, le jardin et les bâtiments du Fouquet’s retrouve une cohérence et une unité sobre et brut et en font un édifice emblématique.

FRANÇOIS, Edouard, 2006 : Hôtel Fouquet’s Barrière, PARIS, FRANCE, Cycle : 1 architecte – 1 bâtiment, Pavillon de l’Arsenal.

FRANÇOIS, Edouard, 2006 : Hôtel Fouquet’s Barrière, PARIS, FRANCE.

FRANÇOIS, Edouard : http://edouardfrancois.com/