TSCHUMI, Bernard, 1977 : The pleasure of architecture, in Architectural Design 47, no.3, pp214-218.

TERRAL Benjamin

 

TSCHUMI, Bernard, 1977 : The pleasure of architecture, in Architectural Design 47, no.3, pp214-218.

 

Il étudie à Paris et à l’ École polytechnique fédérale de ZÜRICH.

 

Il est doyen de la Graduate School of Architecture, Planning and Preservation de la Columbia University, NEW YORK , depuis 1984.

 

INTRODUCTION AUX FRAGMENTS.

 

Dogmes fonctionnalistes et attitudes puritaine du mouvement moderne

 

L’ancienne idée du plaisir est encore un sacrilège dans les théories modernes.

 

Décadence ” ” suspicieux “.. tout ce qui est de l’ordre de l’hédonisme en architecture.

 

L’idée qu’il soit possible que l’architecture existe sans justification morale ou fonctionnelle, est détestable

 

Le débat est ” perverti ” parce qu’il oppose ce qui est complémentaire.

 

Ordre et désordre, structure et chaos, ornement et pureté, rationnelle et sensuelle. Cette opposition est même moralisée : Adolf LOOS parle de ” criminalité des ornementations

 

Alors que les mouvements artistiques sont emmenés par les DUSCHAMP, BRETON, RICHTER, TZARA… ” Le Corbusier et ses contemporains prennent la route du puritanisme ” .

 

Deux visions s’opposent sans jamais se toucher : l’une est conceptuelle, produit intellectuel, l’autre est pragmatique, vécue comme une expérience spatiale.

 

B. T. veut montrer que cette division est contraire au sentiment de plaisir et que le plaisir se crée de la ” dialectique ” ou de la ” désintégration ” de ces 2 attitudes.

 

Texte décomposé en 11 fragments.

 

FRAGMENT 1 : UN DOUBLE PLAISIR

 

Le plaisir de l’espace : Il ne s’explique pas par des mots.

 

Entre poésie et inconscient, à la limite de la folie

 

Le plaisir de la géométrie et par extension le plaisir de l’ordre, qui est le plaisir des concepts :

 

Encyclopédie Britanica 1773 : “l’architecture, gouvernée par la proportion, requière d’être guidée par les règles et les compas ” .. d’où ordre dorique, ionique… Aucun de ces 2 plaisir n’exprime ce qu’est le plaisir en architecture. Qui à dit que ces definitions étaient là pour expliquer ce qu’était le plaisir ????????

 

FRAGMENT 2 : LES JARDINS DU PLAISIR

 

1765, Abbé LAUGIER : suggère de déstructurer l’architecture pour qu’il en émane du plaisir.

 

régularité et fantaisie, relation et opposition , des éléments inattendus, ordre et confusion

 

L’histoire des jardins a toujours anticipé celle des cités : ex : perspectives et diagonales de la RENAISSANCE..

 

Les jardins expriment à la fois le plaisir et l’érotisme. ” plaisir sensuel de l’espace et plaisir de la raison, d’une façon la plus inutile qui soit

 

FRAGMENT 3 : PLAISIR ET NÉCESSITÉ :

 

QUATREMÈRE DE QUINCY 1778 : définition architecture :

 

du point de vue de l’utilité, l’architecture surpasse tous les arts.

 

Dilemme permanent : être dépendant financièrement et idéologiquement de la société ou s’affranchir au risque de se ” sanctuariser “. Oser valoriser le ” feu d’artifice ” architectural et non les raisons culturelles ou artistiques: conception gratuite de l’architecture. A ce moment-là alors il y aura du plaisir dans l’architecture.

 

FRAGMENT 4 : MÉTAPHORES DE L’ORDRE-DE L’ESCLAVAGE.

 

La non nécessité de l’architecture est indissociable de l’histoire de l’architecture

 

Exemple : marquis de SADE.

 

Les système de règles (les règles des Beaux-arts, le mouvement moderne) sont généralement des contraintes paralysantes, mais lorsqu’ils sont manipulés, ” ils ont l’érotique signification d’une corde “.

 

Lien entre la contrainte, la restriction et le plaisir.

 

FRAGMENT 5 : RATIONALITÉ .

 

Poussée à l’extrême, l’obsession de la rationalité des constructions est de l’ordre d’un sadisme, porté par l’irrationalité.

 

FRAGMENT 6 : ÉROTIQUE .

 

L’érotisme n’est pas l’excès du plaisir, mais le plaisir de l’excès

 

L’ultime plaisir de l’architecture est cet impossible moment lorsque l’acte architectural, porté par l’excès, révèle en même temps les traces de la raison et de l’expérience immédiate de l’espace

 

FRAGMENT 7 : MÉTAPHORE DE LA SÉDUCTION – DU MASQUE.

 

Il y a rarement du plaisir sans séduction, ou de séduction sans illusion.

 

Le déguisement, le masque fait parti du jeu de la séduction. Jeu sur la réalité. Le masque simultanément voile et dévoile, simule et dissimule. Le masque exalte l’apparence et montre implicitement un arrière-plan.

 

FRAGMENT 8 : EXCÈS.

 

Créer un conflit entre le plaisir sensuel de l’espace et le plaisir de l’ordre.

 

Plaisir : Transgresser l’interdit… donc besoin de limites pour jouer avec ?

 

FRAGMENT 9 : ARCHITECTURE DU PLAISIR.

 

Lorsque la culture en architecture est indéfiniment déconstruite et que les règles sont transgressées.

 

Typologie, morphologies, compressions spatiales et constructions logiques sont dissoutes.

 

FRAGMENTS 10 : AVERTISSEMENT POUR L’ARCHITECTURE.

 

La connaissance des espaces architecturaux par les magazines et les livres peut être néfaste. Certes, le langage sous toutes ses formes permet une approche préalable intéressante, mais cette connaissance, parce qu’elle est produite et reproduite des milliers de fois, n’entretient pas le désir, elle fige la réalité. Le jeu de masques, de surprises, d’expériences spatiales s’en trouve appauvrie.

 

FRAGMENT 11 : DÉSIR – FRAGMENTS.

 

L’architecture est une réduction et une exclusion :

 

Réduction :

 

Dès que l’architecture tente de produire une signification générale… comme elle ne peut y arriver complètement, se qui en résulte est une réduction de la pensée originelle.

 

Une exclusion :

 

Lorsque l’architecture est comprise comme une somme de fragments, c’est-à-dire d’éléments indépendant les uns des autres (qui s’excluent les uns des autres) : l’architecture se construit alors comme un rêve qui se compose de fragments jouxtés les uns à côté de l’autre.

 

FRAGMENTS : ” ils sont ce que l’on voit “… Mais notre vision est un jeu entre la réalité et le virtuel, entre la mémoire et la fantaisie. Ce qui compte alors c’est le jeu qui existe entre ces notions et non leur opposition.

 

La séduction en architecture existe dans le rapport qui existe entre les éléments (les fragments). Le vide laisse place alors à l’inconscient et au désir.

 

TSCHUMI, Bernard, 1977 : The pleasure of architecture, in Architectural Design 47, no.3, pp214-218.

 

TAFURI, Manfredo, 1979 : Projet et Utopie, de l’Avant-Garde à la Metropole, BORDAS, Collection Espace et Architecture.

 

TSCHUMI, Bernard, 1978 : Architecture and Its Double, in Architectural Design 48, no.2-3, pp111-116.

 

TSCHUMI, Bernard, 1975 : Questions of Spaces, in Studio International, Septembre-Octobre 1975.

 

TSCHUMI, Bernard, 1976 : The Garden of Don Juan, in L’Architecture d’Aujourd’hui, Octobre-Novembre 1976.

 

TSCHUMI, Bernard, 1977 : Architecture and Transgression, in Oppositions 7, Février 1977.

 

LAUGIER, Marc-Antoine, 1752 : Observations sur l’architecture, Saillant .

 

QUATREMÈRE DE QUINCY, Antoine Chrysostome Quatremère, dit, 1788-1825 : Dictionnaire d’Architecture, in Encyclopédie méthodique, Éditions Panckoucke, 3 vols, PARIS.

 

LOOS, Adolf, 1908 : Ornament und Verbrechen..