LUCAS, George,1970 : THX 1138 , film, USA,88′.

BORDEAU Anais

LUCAS, George,1970 : THX 1138 , film, USA,88′.

Dans un monde souterrain où la loi divine est de faire du commerce, acheter, consomme « par les Masses et pour les Masses » deux personnages THX 1138 (l’homme) et LUH 3417 (sa femme) détournent ces lois.

Chaque individu de cette Coquille est surveillé sans interruption, il doit prendre des comprimés pour avoir un parfait contrôle de l’organisme de chacun, pour réaliser certaines manoeuvres électroniques impossibles sans eux, pour contrôler les rapports sexuels qui sont interdits, pour que l’homme devienne machine. THX 1138 et LUH 3417 arrêtent de prendre un comprimé, le désir nait, le désir de l’un et l’autre mais aussi le désir de sortir de cette « superstructure ». La femme contrôlée a été exécutée après le jugement des Masses, alors que THX 1138 va continuer pour arriver à leur rêve.

Si ce film est l’image d’une ville future, par ses escalators, ses galeries organisées de façon verticales et ses voiries qui ne sont pas linéaires mais circulaires comme si l’on montait à l’étage supérieur d’un parking, son expression ressemble alors plutôt à un grand centre commercial et son parking souterrain. Georges Lucas nous plonge d’abord dans cette image qui se noircie par la suite à cause de l’organisation interne. La ville est organisée sous un régime totalitaire, tout le monde est surveillé, contrôlé, appelé par une matricule, habillé de la même façon, tous rasés, etc.

La violence est présente pour corriger les hommes lorsqu’ils font des erreurs pouvant aller jusqu’à la peine de mort. On ne peut s’empêcher de penser aux camps de concentration Hitlériens. Pourquoi est-il allé jusque là ? Sans doute pour dénoncer une situation mais par ce moyen en plus de dénoncer il nous choque et donc nous fait réagir sur des phénomènes de consommation et de pouvoir.

En parallèle de la dénonciation, il met en scène des personnages dont leur langage est constitué de « superstructure » « navette interurbaine » « programmer le nouvel environnement », c’est un langage architectural qui est sans doute due à cette hyper-organisation, dommage qu’aujourd’hui nous ne sommes pas tous munis de ce vocabulaire qui a l’aire courant dans le film.

Au niveau des ambiances le film nous en présente des différentes. Les pièces étant toutes blanches ainsi que les vêtements des Hommes le travail architectural sur l’ombre et la distinction des formes est très subtil. Il nous plonge dans des univers à la fois pures et sans repère, dans des ambiances poétiques et troublantes suivant les expressions et les mouvements des personnages.

C’est un vrai enjeu du film de faire vivre l’architecture à travers les mouvements. Un enjeu qui est aussi l’objectif de B. Tschumi dans ses architectures qui nous dévoile pendant la conférence sur l’École de Marne-la-Vallée.

Le cinéma est donc ici une écriture de l’architecture.

LUCAS, George,1970 : THX 1138 , film, USA,88′.

CLARKE, Arthur Charles, 1956 : La Cité et les Astres.

ALDISS, Brian, 1959 : Non stop, Collection Présence du futur N°29.

GALOUYE, Daniel Francis, 1961 : Dark Universe, Collection Présence du futur N°68.

GODARD, Jean-Luc, 1965 : Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution, film, FRANCE, 99′.

LEVIN, Ira, 1970 : The perfect day.